Pour éviter de passer par la case bistouri, c’est essentiellement la toxine botulique ou l’injection d’acide hyaluronique qui sont plébiscités par les femmes pour contrer les effets du temps. Mais ces dernières années, la cryothérapie apparaît comme un nouveau traitement en matière de soins antirides. Grâce à un souffle d’air extrêmement froid, la peau apparaît plus raffermie et les traits du visage sont plus lisses.
Histoire et usages de la cryothérapie
Dans les années 1970, la cryothérapie était populaire au Japon pour le traitement de la sclérose en plaques et de la polyarthrite rhumatoïde. Finalement, elle est arrivée en Occident et est devenue un traitement pour les douleurs musculaires et l’inflammation, d’où sa popularité parmi les athlètes.
Au cours des dernières années, la cryothérapie s’est lentement introduite dans le milieu de l’esthétique et a été présentée comme traitement pour la perte de poids et les rides. La cryothérapie du corps entier implique de rester dans un réservoir ou une chambre de congélation pendant deux à quatre minutes. De cette manière, l’organisme puise dans ses ressources énergétiques pour produire de la chaleur et brûle en moyenne 500 kcal par session. Des traitements plus localisés peuvent également être effectués pour cibler les muscles endoloris (tendinite ou rhumatisme) et des zones spécifiques du corps.
Déjà utilisée par les dermatologues pour soigner le lentigo solaire (taches brunes qui apparaissent suite à une exposition trop prolongée et avec le temps), ce n’est que récemment que cette technique commence à faire parler d’elle comme traitement anti-rides.
Il y a quelques années, une technique de traitement des rides du front par le froid (Frotox) avait été lancée. Il s’agissait d’introduire une aiguille dans les muscles responsables des contractions du front puis de les « congeler » ainsi que leur commande nerveuse, grâce au gaz froid émis par cette aiguille, pour obtenir les effets de la toxine botulique. Cette méthode n’a pas obtenu l’adhésion des praticiens car douloureuse, coûteuse et non dénuée de risques de brûlures par le froid. La cryothérapie dont nous parlons est différente.
Comment se déroule une séance de cryothérapie anti-rides ?
Lors d’un soin du visage par cryothérapie, un médecin vous place une sonde diffusant un air froid stabilisé sur la peau, constitué d’un flux contrôlé d’azote liquide vaporisé. La température de la sonde varie de -10° à -18° selon la zone du visage à traiter et la finesse de la peau.
Déplacée en permanence (car sinon le froid gèlerait la peau), cette sonde fait circuler le flux gazeux ultra-froid sur le visage et le cou pendant 10 à 20 minutes. En général, le décolleté est traité en premier lieu, puis le cou, puis le visage, avec une progression très lente.
Au terme de la séance, un massage facial est effectué afin de stimuler les tissus cutanés et le drainage lymphatique, pour stimuler la microcirculation sanguine locale et l’oxygénation des tissus. Le but est aussi de favoriser la circulation et la vasodilatation pour que les muscles responsables des rides puisse se mettre dans une sorte d’état d’« hibernation ». Les effets du temps cessent et ouvrent une parenthèse qui peut aller de 3 à 4 mois.
Pour une telle séance de cryothérapie, il faudra compter 100 euros en moyenne.
Les bénéfices d’une séance de cryothérapie
Cette technique est encore trop récente pour avoir fait l’objet d’études approfondies. La prudence reste donc de mise vis-à-vis des nombreux bénéfices qu’elle promet et dont voici la liste :
- Elle aiderait à réduire l’inflammation et à stimuler la production de collagène.
- Soumis à de basses températures, l’épiderme serait exfolié de ses cellules mortes ce qui donnerait un aspect plus lisse et plus jeune à la peau (comme avec les peelings doux par exemple).
- Le froid réduirait les poches, les cernes et les rougeurs en contractant temporairement les vaisseaux sanguins.
- La peau absorberait plus de produits à mesure que les vaisseaux sanguins se dilatent ensuite, d’où le massage facial avec un sérum ou une crème traitante, en fin de séance.
Les limites de la cryothérapie
Véritablement tendance, la cryothérapie fait de plus en plus d’adeptes. Or, de nombreux professionnels de la santé attirent tout de même notre attention sur les dangers et les conséquences que peut engendrer un tel traitement.
Premièrement, il existe un risque de manque d’oxygène, de gelures, de brûlures et de lésions oculaires qui peut être causé par des températures froides extrêmes. C’est surtout vrai pour le traitement du corps entier puisque le visage est soumis à des températures moins froides. Quoi qu’il en soit, parlez-en d’abord à votre dermatologue ou votre médecin traitant.
Deuxièmement, il existe un risque d’hyperpigmentation. Il faudra donc éviter les soins du visage à base d’acides (tels que l’ acide salicylique ou l’acide kojique ) quelques jours avant et après la procédure. Cela pourrait rendre la peau plus sensible aux changements de coloration.
Enfin, la cryothérapie est à éviter en cas de problèmes de peau comme l’acné rosacée ou la dermatite atopique. En effet, une exposition à des températures extrêmes pourrait les aggraver.