Injections antirides de produits semi-résorbables ou à résorption lente

Les collagènes étaient les premiers utilisés et ont progressivement disparu. D’autres produits sont venus plus récemment sur le marché de l’esthétique médicale. Il s’agit de substances synthétiques qui se résorbent lentement. De plus, une fois injectées, ces substances sont « colonisées » par la peau qui les intègre en fabricant, autour d’elles, du tissu conjonctif, surtout des fibres de collagène. C’est ce qu’on appelle « l’induction tissulaire ». Ce phénomène appelé aussi « fibrose » va perdurer généralement plus longtemps.

Les produits se dégradent ensuite lentement pour être éliminés par l’organisme. Les différentes spécialités sont, entre autres, Sculptra°, New-Fill°, Radiesse°, Ellansé°, Gouri°…

Certains sont dits « résorbables de longue durée » ou « semi-résorbables ». Leur effet peut durer jusqu’à 18 à 24 mois pour l’acide polylactique (Sculptra°) et pourrait aller jusqu’à 30 mois pour le polycaprolactone (Ellansé°) ou l’hydroxyapatite de calcium (Radiesse°).

Ces produits, contrairement à l’acide hyaluronique ne sont pas faits pour combler les rides fines du visage. Leur injection très superficielle dans le derme est risquée (possibilité de réaction inflammatoire) ou techniquement inappropriée.

Méthode d’injection

Ces produits vont donc surtout servir au remodelage facial, correction des volumes et à la réduction des sillons profonds du visage. L’injection se fait soit à la micro-canule mousse (non tranchante) ou bien à l’aide d’aiguilles classiques, en différents points, de manière à obtenir une correction régulière de la zone à combler.

Le remodelage final des zones se fait plus progressivement qu’avec les acides hyaluroniques, avec des intervalles de 5 à 6 semaines entre les séances, pour laisser plus de temps au produit pour se mettre en place dans la peau, et pour apprécier le résultat, jusqu’à obtention du volume souhaité.

Pour lisser des rides très fines, il est possible d’utiliser ensuite l’acide hyaluronique dans la partie superficielle de la peau.

Entretien des résultats

Il se fait généralement par une seule séance correctrice lorsque le volume commence à diminuer. En général, elle se fait 12 à 18 mois après. Souvent, au fil des séances d’injection, les résultats sont de plus en plus durables. Attention donc on excès de volumes auxquels le ou la patiente pourrait s’habituer (mais pas les personnes de son entourage).

Inconvénients, complications des injections de fillers

Les ecchymoses (bleus) peuvent survenir plus facilement avec ces produits. Il faut prendre les précautions d’usage : glace, compression, etc…

Ces produits sont sûrs aujourd’hui. Le risque de réaction inflammatoire ou allergique est faible mais il existe néanmoins ici, comme pour tous les produits. Ce type de réactions se voit toutefois un peu plus fréquemment ici qu’avec les acides hyaluroniques.

La réaction de fibrose déclenchée par ces produits crée un type de collagène qui n’est pas exactement le même que le collagène d’une peau plus jeune. Avec le temps ou l’exagération, cela peut aboutir à un aspect de peau « durcie », bouffie ou manquant un peu de souplesse (fibreuse). C’est un peu la même chose que la fibrose qui se crée après un coup sur un visage, comme chez les boxeurs par exemple. Il faudra donc être sages et modérés avec les résorbables à résorption lente.

Prix

La séance avec injection d’une seringue varie de 350 à 450 €. Compter 2 à 3 séances pour refaire entièrement des pommettes avec joues creuses. Compter 1 à 2 pour rehausser simplement des pommettes ou traiter des plis d’amertume très marqués, par exemple.

L’avis des experts et dermatologues de l’AFME

L’avantage est bien sûr la durée des résultats, tout en utilisant un produit sécurisant car toujours résorbable. Il faut néanmoins procéder, par prudence, par corrections progressives. Chaque personne intègrera puis éliminera le produit à son propre rythme. Chez certaines personnes, la fibrose est plus importante que chez d’autres. 

Le produit, quant à lui, finira par disparaitre progressivement sans intervention chirurgicale nécessaire en cas d’excès, a priori. Toutefois, lorsqu’une réaction survient avec ces produits, elle est souvent un peu plus lente à se résorber qu’en cas de problème survenu avec de l’acide hyaluronique.

A utiliser donc avec modération et avec un praticien ayant l’expérience de ces produits.

Texte visé par l’AFME
mis à jour le 10/10/2023