Il s’agit d’une des principales questions posées par les patient(e)s aux médecins. En effet, si techniquement (et légalement) il est possible d’avoir recours à la médecine esthétique et aux injections dès 18 ans, est-ce réellement nécessaire et bénéfique ? Pour commencer, il faut distinguer deux types d’injections en médecine esthétique qui ont des indications différentes :
- Les injections de comblement (le plus souvent acide hyaluronique) qui ont pour objectif de combler ou « remplir » certaines parties du visage pour leur redonner du volume ou un aspect pulpé
- Les injections de toxine botulique (Botox°) qui réduisent les mimiques du visage, avec pour finalité, une réduction des rides et ridules d’expression et/ou la correction de certains complexes (pointe du nez tombante, largeur des mâchoires, cou détendu, etc…)
Ces deux types de produits peuvent être complémentaires et appliqués ensembles ou séparément.
A quel âge commencer les injections ?
Difficile de répondre à cette question. Le bagage génétique mais aussi la qualité et le rythme de vie varient complètement d’une personne à une autre. Par exemple, une femme de 40 ans qui mène une vie saine (alimentation, sport, pas de tabac, etc…) aura sans doute une meilleure qualité de peau et moins de rides qu’une femme de 30 ans avec un mode de vie peu équilibré.
Bien entendu, l’entretien et les soins quotidiens apportés à votre peau jouent un grand rôle dans le maintien de sa qualité.
Tout dépend également des attentes et objectifs de chacun et chacune. Vouloir un visage sans aucune ride correspond souvent à un visage sans expression, pas forcément très attirant.
Les constats des médecins esthétiques
Voici ce que nous constatons généralement dans notre pratique quotidienne des gestes à visée esthétique pour le visage.
Les femmes s’intéressent au Botox° généralement vers la quarantaine, pour lutter contre les premiers signes du vieillissement. La demande la plus fréquente étant les rides du front et de la patte d’oie. Il est vrai que certaines personnes ont, dès la trentaine, des mimiques de contraction du front ou des sourcils très fortes qui ont tendance à créer des rides. Dans ce cas, il est possible de commencer un traitement. Des doses légères sont préférables au départ car réduire la contraction est souvent suffisant à ce stade.
Les femmes (et les hommes dans une moindre mesure) s’intéressent à l’acide hyaluronique souvent bien avant (dès la vingtaine) mais pour un aspect purement esthétique, souvent influencés par des critères de beauté spécifiques. Il ne s’agit pas là de lutter contre des signes du vieillissement mais de modifier certaines parties du visage, par exemple : gonfler les lèvres, les pommettes, corriger la forme du nez, des mâchoires ou encore du menton…
Vaut-il mieux traiter les rides dès le début ?
Pour obtenir un résultat durable et naturel, on peut penser que « mieux vaut prévenir que guérir« . Sans aller jusque là, il est vrai que des rides sont trop marquées par le temps, ou trop profondes sont souvent difficiles à traiter pour obtenir une correction complète. D’autre part, les injections de grandes quantités de produits peuvent vite conduire à des résultats peu naturels. Il est donc possible de commencer à traiter les signes du vieillissement et les rides du visage au début de leur apparition mais en procédant alors à des corrections légères, qui sont le plus souvent bien suffisantes.
Notez bien que la peau, jusqu’à la quarantaine, conserve en général une bonne élasticité et un bon tonus, qui font que les résultats des injections sont le plus souvent très satisfaisants, plus complets et plus faciles à obtenir. Il faudra juste raison garder, et ne pas tomber dans l’excès.
Enfin, à partir de 50 à 60 ans en moyenne, la peau peut avoir perdu beaucoup de son élasticité, et le visage présenter un relâchement cutané conséquent. Il n’est jamais trop tard pour commencer mais il faut accepter des résultats moins poussés. botulique Dans ce cas, les injections de toxine ou de produits de comblement auront des effets plus limités sur la correction des rides même s’ils peuvent satisfaire ces patient(e)s.
C’est aussi vers cet âge (rappelons qu’il y a de grandes différences d’une personne à l’autre) que l’on a recours à des gestes esthétiques plus lourds de remise en tension de la peau de visage ou autres. Ces actes sont bien complétés par les injections correctrices.
Le piège des injections de comblement du visage
Souvenez-vous (et surtout si vous commencez tôt) que le piège des injections de comblement du visage, faites constamment, est de conduire imperceptiblement à un visage peu naturel (voire déformé) sans que l’on ne s’en rende vraiment compte. C’est plutôt l’entourage qui le perevra et qui généralement ne vous le dira pas. Un médecin esthétique compétent doit savoir freiner les demandes de soin déraisonnables ou trop poussées. Tout l’art est d’entretenir et de conserver un visage harmonieux et peu marqué, sans tomber dans l’artificiel.
Le risque se pose moins avec les injections de toxine botulique car celle-ci agit seulement pendant quelques moins et ne modifie pas les volumes. Il n’y a donc pas d’effet cumulatif
Il faut aussi garder une certaine cohérence des soins et de leurs objectifs avec l’âge. Quelques rides résiduelles, atténuées mais encore un peu visibles après un traitement, après 50 ans ne sont pas un problème. En revanche, une ride du lion très marquée peut se voir à 25 ou 30 ans et dans ce cas, son traitement pourra être justifié.
Enfin, plus vous commencez tôt et plus il est important de se limiter à l’acide hyaluronique pour les injections de comblement. En effet, beaucoup des autres produits, bien que présentés comme résorbables, ont tendance à donner lieu à une réaction de fibrose sous la peau. Si celle-ci est sans danger, elle peut finir par rendre les tissus moins souples et par s’accumuler localement, avec le temps et la répétition des injections.
En conclusion, disons qu’il n’y a pas d’âge idéal pour commencer des injections esthétiques du visage. Tout dépend du problème à traiter et du contexte. Retenons néanmoins, que plus on commence tôt, plus les dérives sont possibles, et plus il faudra être vigilant(e).
N’hésitez pas à consulter un médecin esthétique afin d’effectuer un examen clinique (diagnostic du visage au repos et en mouvement). Vérifiez qu’il (ou elle) ne vous pousse pas à la consommation mais fait passer votre image et son naturel en priorité. Restez toujours prudent(e) et modéré(e) dans vos demandes, surtout au début.
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