Les jeûnes intermittents ou de courte durée ont largement fait la preuve scientifique de leurs effets bénéfiques, en particulier dans le domaine de la lutte contre les effets du vieillissement. Ces jeûnes courts et répétés régulièrement peuvent en effet améliorer :
- la digestion,
- l’immunité contre les infections récurrentes,
- l’obésité,
- les rhumatismes,
- le risque de cancer, etc…
Beaucoup d’études scientifiques ont été publiées sur le sujet.
Les différents types de jeûne intermittent
Les façons d’alterner les phases d’alimentation et de jeûne peuvent se décliner à l’infini. En pratique, certaines méthodes sont plus couramment employées et ont été plus souvent étudiées. Nous citerons ici :
- Le jeûne de 16 heures incluant la nuit. Il se fait en supprimant le petit déjeuner ou bien le diner. Le principe est de ne manger que pendant une période de 8 heures de la journée (par exemple entre 12h à 20h)
- Le jeûne d’un jour alterné: il s’agit de manger normalement puis s’arrêter un jour sur deux.
- La « warrior diet »: un seul repas est pris à un moment fixe de la journée.
- Le jeûne 6 :1: soit 1 jour de jeûne hebdomadaire.
- Le jeûne 5 :2 où l’on est en forte restriction calorique ou en jeûne complet, 2 jours sur 7.
Il est classique d’entendre que ces périodes répétées de jeûne court renforcent notre corps par la mise au repos de notre tube digestif (l’énergie non utilisée par la digestion servirait alors à la réparation et à la détoxication) et par les mécanismes de l’hormèse (le processus biologique de renforcement d’un organisme vivant soumis à un stress intense mais bref).
En fait, il y a aussi d’autres explications. Les dernières recherches permettent de distinguer 3 grands axes selon lesquels le jeune intermittent agit, pour améliorer la vitalité :
- le rythme circadien
- le microbiote intestinal
- la détoxication et l’autophagie.
Plus accessoirement, d’autres fonctions vitales peuvent être influencées comme le sommeil et la production énergétique dans nos mitochondries. Nous verrons qu’il se peut bien que toutes ces explications se rejoignent…
Rythme circadien et phases de jeûne
Notre horloge biologique
La plupart des êtres vivants, de la cellule au corps humain, possèdent une horloge circadienne qui rythme des fonctions comme la production d’énergie ou d’hormones, la multiplication cellulaire, etc… et qui correspond à peu près aux 24 heures du cycle du jour et de la nuit.
Pendant leur évolution, les êtres vivants ont adapté leur physiologie à ce rythme. En principe, il s’agit d’une alternance entre alimentation et jeune. La phase diurne est, en général, celle de l’alimentation et de la production d’énergie, alors que la phase nocturne est celle du jeune, du sommeil, de la détoxication et de la réparation.
On peut déjà dire que, pour respecter ce cycle, il serait logique de ne pas manger pendant les heures de la nuit. Selon l’évolution, notre corps ne serait pas fait pour cela.
L’horloge maitresse donnant le tempo aux fonctions du corps, les stimulant ou les ralentissant, se situe dans l’hypothalamus ( noyau supra-chiasmatique). Influencé par la lumière du jour, il rythmera, par exemple, la production d’énergie par les mitochondries, ou d’hormones comme le cortisol, la DHEA, etc… D’un autre côté, nous avons aussi des horloges « périphériques » dans le corps, qui sont influencées par notre environnement : chaleur, humidité, bruit, lumière… et surtout, l’apport de nutriments.
Notre microbiote intestinal (notre flore) répond au rythme circadien, comme nous le verrons, pour contribuer à certaines fonctions métaboliques. L’apport d’aliments va aussi le modifier.
Dérégler notre horloge biologique nous rend malade
Les problèmes surviennent lorsque l’horloge maitresse (dans notre cerveau) n’est plus synchronisée avec les stimuli externes vus plus haut, comme dans un brusque décalage horaire de voyage. En particulier, les prises alimentaires peuvent désynchroniser les horloges centrales et périphériques : du foie, du pancréas, des muscles ou des cellules graisseuses (1). L’ingestion d’aliments est un signal majeur agissant sur ces horloges périphériques.
Par exemple, si nous mangeons pendant la nuit, notre sucre sanguin et notre insuline augmenteront plus et plus longtemps que si nous mangions la même chose plus tôt pendant le jour. Ceci pourra nous prédisposer au diabète et favoriser l’hypertension artérielle, des perturbations de l’appétit en rapport avec une baisse d’activité de l’hormone leptine et des modifications du niveau de cortisol sanguin (2)
Les chercheurs en neurosciences de l’Institut Hubert Curien ont montré qu’en perturbant le cycle jour-nuit de rongeurs diurnes, ceux-ci vieillissent plus vite. L’étude montre ainsi que le dérèglement de l’horloge circadienne pourrait accélérer les processus du vieillissement, favorisant les maladies métaboliques comme le diabète (3).
Le jeûne intermittent est un moyen pour retrouver l’équilibre de notre horloge circadienne, pour nous « recaler ». Les études ont montré qu’il peut aider à réguler le poids et le métabolisme énergétique. La réduction des plages horaires où l’on s’alimente, ainsi que ne plus manger après la tombée du jour, rétablissent de meilleurs rythmes circadiens, améliorant les niveaux de mélatonine, le sommeil et les troubles métaboliques.
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Note du comité de lecture
2 commentaires
merci pour cet article passionnant !
Superbe article ! Merci !