Nos hormones sexuelles baissent rapidement avec l’âge, dès la trentaine. Elles sont très impliquées dans notre santé en général ainsi que sur notre aspect extérieur : notre peau et nos cheveux. Comment les prendre en compte en pratique anti-âge ?
HISTORIQUE DES TSH
Depuis plus de 5000 ans, les plantes sont utilisées pour soigner les troubles sexuels des hommes et des femmes. Des écrits très anciens furent trouvés en Mésopotamie, Inde, Chine, et plus récents en Egypte et Grèce antiques.
Au 19° et 20° siècle, les plantes utilisées traditionnellement ont été délaissées au profit des molécules issues de la chimie, alors en plein essor. Au début du siècle dernier, l’organothérapie a vu le jour et des extraits de glandes ont été utilisés avec succès pour traiter certaines affections comme les bouffées de chaleur de la ménopause.
Après la découverte des œstrogènes dans les années 20, ils furent synthétisés en 1937 et employés pour lutter contre l’ostéoporose dans les années 40 (Prémarin).
Vingt ans plus tard, c’est le boom du TSH. Il est quasiment « bon pour tout », à grand renfort de communication faite par les laboratoires de production.
En 1975, un lien est fait avec le cancer utérin et la prescription chute. On recommande alors d’ajouter des progestatifs au TSH qui diminueraient le risque cardio-vasculaire. Ceci devient le nouveau support de communication des laboratoires pharmaceutiques.
Dans les années 80, le traitement de l’ostéoporose revient en force avec les THS associant estrogènes et progestatifs. Dix ans plus tard, les doses sont diminuées avec les études sur les risques de cancer et les effets sur l’humeur.
Dans les années 2000, après l’étude HERS, il est dit que le THS ne réduit en rien le risque cardio-vasculaire (le risque thromboembolique est même augmenté) alors que le risque cancérigène serait modéré selon certaines études (surtout avec les doses faibles et les molécules bio-identiques).
On voit ici combien les certitudes en médecine sont fragiles et que les enjeux ne sont pas… que médicaux. Ceci doit toujours nous inciter à la prudence.
POURQUOI ÉQUILIBRER LES HORMONES ?
On sait que de bons taux hormonaux sont aussi facteurs de bonne forme et de santé. Deux domaines intéressent plus particulièrement le médecin anti-âge :
La longévité :
Un taux d’hormones plus stable serait facteur de longévité. On sait, en effet, que les hormones sexuelles baissent avec le vieillissement (à partir de 35 ans environ et même avant pour certaines) chez l’homme et chez la femme. On connait bien aujourd’hui la ménopause et l’andropause avec leurs déficits hormonaux et leurs troubles associés respectifs.
La beauté : l’état des phanères
Il se trouve que l’action des hormones stéroïdes sexuelles est très marquée sur la peau, les muqueuses, les ongles et cheveux, ce qui intéresse les praticiens attentifs à l’esthétique de leurs patients et patientes.
DOSAGES ET ÉVALUATION CLINIQUE
Pour connaître les niveaux hormonaux, il y a deux possibilités complémentaires pour les médecins :
1. La biologie :
Diverses analyses peuvent être effectuées et les plus courantes en anti-aging sont :
– le sang :
- Œstradiol Œstrogènes totaux Progestérone
- Testostérone totale et biodisponible
- Sulfate de pregnénolone
- D4-androstènedione
- Sulfate de DHEA
- SHBG (ce n’est pas une hormone mais une protéine de transport des hormones intéressante à contrôler)
– la salive :
Elle représenterait un dosage plus stable dans le temps mais demande de bonnes conditions de prélèvement pour ne pas être faussée.
Œstrogènes Progestérone Testostérone – DHT DHEA
– les urines
- 17OHstéroides
- 17cétostéroides
2. La séméiologie
Il est parfois regrettable de voir comment, aujourd’hui le médecin a trop facilement recours aux examens complémentaires pour faire son diagnostic. Le recueil des symptômes présentés par le patient est d’une grande valeur et nombreux sont les endocrinologues qui s’y fient encore plus qu’à la biologie. La symptomatologie qui existe et dure dans le temps est le reflet fidèle d’une fonction perturbée. D’ ailleurs, ce qui nous importe est bien la disparition du symptôme gênant plus que la normalisation d’un chiffre dans un résultat d’analyses.
Gardons à l’esprit qu’un dosage n’est qu’une valeur à un instant T et que les taux hormonaux sont sujets à variations d’un jour à l’autre et parfois dans la même journée. Bien entendu, la corrélation de signes cliniques et de dosages perturbés est encore plus fiable.
PREGNÉNOLONE
C’est le précurseur de la DHEA, issue directement de la transformation du cholestérol. Elle diminue avec l’âge, le stress et les produits toxiques. En plus de sa sécrétion surrénalienne, elle est fabriquée dans le cerveau où elle est particulièrement active et contribue (entre autres) aux fonctions de mémorisation et à la normalisation de l’humeur (favorise la synthèse d’acétylcholine). Elle est aussi produite (de façon moindre) dans les gonades, le système nerveux périphérique et la peau. On connait aussi depuis longtemps son effet sur les rhumatismes inflammatoires avec douleurs articulaires.
Manque de pregnénolone
II peut se manifester au travers des signes suivants :
- Troubles de la mémoire en général
- Difficultés à se concentrer
- Sensation de dépression, douleur morale
- Beaucoup moins de projets
- Forte sensibilité au stress
- Difficultés à ressentir du plaisir ou des passions
- Difficulté à garder l’attention
- Fatigue chronique
- Perte d’intérêt sexuel, baisse libido
- Arthrite ou rhumatismes inflammatoires
- Perte d’audition…
Traiter le déficit en pregnénolone
La posologie moyenne est de 50 à 100 mg/jour en une seule prise.
DHEA
Bien connue grâce aux travaux du Pr Beaulieu, elle est issue de la transformation de la pregnénolone dans la chaîne métabolique des hormones stéroïdes. Elle est fabriquée presque exclusivement dans les glandes surrénales. Elle diminue également plus ou moins vite avec l’âge dès 20 ans. Elle se métabolise en hormones sexuelles (testostérone, progestérone, œstrogènes). Elle permet le maintien de la masse musculaire, de la masse osseuse et de l’état des phanères. Elle agit sur l’humeur, la forme générale et la libido.
Manque de DHEA
Les signes liés au manque de DHEA sont :
- Perte d’intérêt sexuel, baisse libido
- Anxiété, émotivité
- Sécheresse des muqueuses, yeux secs
- Irritabilité et tristesse en général
- Sensation de dépression, douleur morale
- Infections à répétition
- Moins de tolérance au bruit
- Perte de poils sur le pubis
- Ostéoporose décalcification
- Peau trop sèche, dévitalisée
- Rides fines sur la lèvre supérieure
- Obésité abdominale
- Cheveux fins et secs
Traiter le déficit en DHEA
Les posologies moyennes sont : 25 à 50 mg /jour pour un homme et 15 à 30 mg /jour pour une femme, en une seule prise.
OESTROGÈNES
Il s’agit de l’œstradiol, l’estrone et l’estriol. Le plus puissant est l’œstradiol. Après la ménopause et chez l’homme l’œstradiol est très bas et l’estrone domine. L’estriol est surtout présent pendant la grossesse.
Les œstrogènes ont un rôle important sur le métabolisme osseux (masse osseuse), l’état des phanères, le tonus général, l’humeur, la mémoire et le système cardiovasculaire.
Manque d’œstrogènes
Les signes liés à une carence oestrogénique chez la femme sont :
- Perte d’intérêt sexuel, baisse libido
- Ostéoporose décalcification
- Montées de chaleur
- Sécheresse des muqueuses, yeux secs
- Troubles de la mémoire en général
- Anxiété, émotivité
- Sensation de dépression, douleur morale
- Perte de cheveux
- Peau dévitalisée
- Envies d’aliments sucrés
- Fatigue chronique
- Perte d’odorat
- Peau trop sèche
- Rides fines sur la lèvre supérieure…
Traiter le déficit oestrogénique
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