Bien que souvent attribué aux femmes, l’esthétique pour les hommes se démocratise et attire de plus en plus d’hommes.
Dans cet article, nous aborderons les sujets suivants :
- les soins avec les hommes,
- les différences entre les hommes et les femmes,
- l’impact des hormones sur le corps masculin,
- les actes esthétiques les plus demandés par les hommes
- les objectifs des hommes au travers de la médecine esthétique
Pourquoi et comment réfléchir aux soins masculins ?
Avant toute chose, il est primordial de ne pas appliquer la même approche des soins pour femmes aux hommes. En effet, il convient de comprendre : leur démarche, les différences physiologiques et psychologiques pour ensuite leur proposer des soins spécifiques.
Quelles sont les différences entre les hommes et les femmes ?
Les différences histologiques sont nombreuses. Pour commencer, l’épiderme chez l’homme est 10% plus épais que chez la femme. Le stratum corneum (couche cornée) est moins efficace en tant que barrière mécanique (les stéroides sexuels ont une action sur la perméabilité) mais il n’y a aucune corrélation entre l’épaisseur du stratum corneum et le sexe (1).
Le pH de la peau, qui est connu pour influencer la fonction de barrière du stratum corneum et la flore vivant sur la peau est moins élevé chez les hommes (4.5 VS 5.3 pour les femmes). En revanche les hommes portent plus de flores aérobiques et plus variées que les femmes d’où l’importance de la folliculite de la barbe et de l’acné. (2) D’ailleurs, en Corée, une étude confirme bien que les hommes ont un pH plus bas accompagné d’un sébum plus important (3).
Le derme est plus épais chez les hommes avec une épaisseur moyenne de 2.3mm VS 1.8mm pour les femmes. Cette différence est induite par une densité de collagène plus forte consécutive à l’imprégnation de testostérone (4).
Les glandes sébacées sont plus nombreuses et plus larges (5) tout comme les glandes sudoripares. C’est pour cela que la transpiration masculine est plus importante, plus acide et donc plus odorante. Un excellent exemple est que, lors d’un exercice physique, les hommes transpirent plus rapidement et plus abondamment que les femmes (6).
Autre point important : la vascularité. Au niveau de la face, elle est plus développée chez les hommes, phénomène que l’on peut attribuer à l’importance de la pilosité. En effet, de nombreuses études ont montré, par examen doppler, que le flux vasculaire plus important chez les hommes serait dû au plus grand nombre de micro-vaisseaux (d’où le risque de rhinophyma par exemple) (7).
Quels sont les impacts des hormones sur le corps masculin ?
L’âge a un impact direct sur le taux d’hormone : plus on vieillit plus il diminue.
Le déclin des androgènes a un effet direct sur la peau et les récepteurs aux androgènes sont fortement liés aux sécrétions eccrine et apocrine. Ainsi la chute de la testostérone induit moins de séborrhée, un film hydrolipidique plus pauvre, et donc une protection plus faible contre les agressions.
Un poids en excès engendre, par l’aromatisation de la testostérone, une plus grande quantité d’œstrogène, et donc une féminisation de la peau. Celle-ci sera donc plus fine et plus sèche (8).
En moyenne, chez l’homme, le taux de testostérone chute de 1 à 2% par an après 40 ans (9). Certains auteurs disent, en revanche, que 80% des hommes de 60 ans ont encore un taux normal de testostérone (10).
Quels sont les actes esthétiques les plus demandés par les hommes ?
En première place, la toxine Botulique (botox), suivie de l’épilation laser, la micro-dermabrasion, les comblements de rides, la rhinoplastie, la blépharoplastie, puis le laser pour la couperose.
Selon l’Association Américaine de Chirurgie plastique :
USA 2018 versus 2017
- Toxine Botulique 452 812 -3 %
- Epilation laser, 184 668 0 %
- Microdermabrasion 136 885 -4%
- Comblements de rides, 100 702 +5%
- Rhinoplastie 52 860 +1 %
- Blépharoplastie 31500 -1%
Que recherchent les hommes au travers de la médecine esthétique ?
L’aspect psychologique joue beaucoup : les hommes souhaitent retrouver un beau look, avec un aspect reposé ainsi qu’un visage dynamique et combatif. Une meilleure apparence est aussi recherchée dans le cas d’un rhinophyma, bien souvent associé à l’alcoolisme.
Cependant, les traitements chez l’homme doivent être rapides, non répétitifs (pour ne pas à avoir à réaliser trop de soins d’entretien car ils ont plus de difficultés à suivre un traitement sur le long terme et préfèrent les soins « one shot » avec une durabilité importante), et les soins ne doivent pas laisser de traces visibles (oublions donc les effets secondaires : le praticien doit être sûr de son geste !).
Bon à savoir : les hommes sont moins sensibles aux prix des actes et ne savent pas bien déterminer ce qu’ils veulent en acte esthétique (d’où la nécessité d’une découverte et d’une écoute active !) (11).
Références
- Epidermal Thickness at Different Body Sites: Relationship to Age, Gender, Pigmentation, Blood Content, Skin Type and Smoking Habits JANE SANDBY-MØLLER, Acta Derm Venereol 2003; 83: 410–413
- Gender Differences in Skin: A Review of the Literature Harry Dao, (Gend Med. 2007;4:308-328)2007
- Kim MK, Patel RA, Shinn AH et al. Evaluation of gender difference in skin type and pH. J Dermatol Sci 2006; 41: 153–156.
- Also SEBACEOUS SECRETION IS HIGHER and therefore hydrolipidic film is thicker Cosmetologie masculine Pr MC Martini. Ed Lavoisier
- Pr Martini Cosmétologie masculine Ed: Lavoisier.
- Kaciuba-Uscilko H, Grucza R. Gender differences in thermoregulation. Curr Opin Clin Nutr Metab Care 2001; 4: 533–536. Kenny GP, Jay O. Evidence of a greater onset threshold for sweating in females following intense exercise. Eur J Appl Physiol 2007; 101: 487–493.
- Mayrovitz HN, Regan MB. Gender differences in facial skin blood perfusion during basal and heated conditions determined by laser Doppler flowmetry. Microvasc Res 1993;45(2):211–8.
- Fimmel S, Kurfürst R, Bonté F, Zouboulis CC. Responsiveness to androgens and effectiveness of antisense oligonucleotides against the androgen receptor on human epidermal keratinocytes is dependent on the age of the donor and the location of cell origin. Horm Metab Res 2007: 39 : 157–165.
- . Harman SM, Metter EJ, Tobin JD, Pearson J, Blackman MR. Balitimore Longitudinal Study of Aging. Longitudinal effects of aging on serum total and free testosterone levels in healthy men. Balitimore Longitudinal Study of Aging. J Clin Endocrinol Metab. 2001;86:724–731
- Testosterone levels below 300 ng/dL were reported of nearly 20% but in agreement with other findings, a reduction of total testosterone levels with age was reported for healthy Brazilian men.(1623 subjects)Int Braz J Urol. 2011 Sep-Oct;37(5):591-7.Age-related testosterone decline in a Brazilian cohort of healthy military men.Nardozza Júnior A
- New fillers for the new man Dermatologic Therapy, Vol. 20, 2007, 388–393 Kevin Smith Ontario “Men are sometimes not as tolerant of pain and discomfort, and sometimes don’t articulate what they want as well as women,“
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Note du comité de lecture