Notre profession est actuellement confrontée à de nombreux défis qui menacent notre avenir et en particulier les attaques récentes contre la médecine esthétique, de la part de non-médecins : esthéticiennes, cosméticiennes, prothésistes ongulaires, etc…
Fake injectors et faux médecins
On les appelle des « fake-injectors » : sans aucune qualification médicale, ces personnes réalisent des actes de plus en plus invasifs chez nos concitoyens (injections d’acide hyaluronique, voire de botox, microneedling, cryolipolyse, radiofréquence, plexr…) en les mettant en grave danger.
Grâce à des prix attractifs et une communication bien ciblée via les réseaux sociaux tels qu’Instagram, Tik Tok ou Facebook, elles prospèrent…
C’est un phénomène sociétal dont la presse s’est largement fait l’écho.
Au-delà de l’enjeu de santé publique, toute la profession médicale esthétique (médecins, chirurgiens et dermatologues) est aujourd’hui menacée par le développement exponentiel des « fake-injectors » qui en majorité se fournissent librement soit directement dans les pharmacies pour l’acide hyaluronique qui est un dispositif médical soit sur le net.
Lors d’une réunion en 2019, nous avons remis à la DGS un dossier complet sur les fake-injectors (83 pages de captures d’écran avec des numéros de tel et des adresses) mais la DGS semblait à l’époque découvrir l’ampleur du phénomène qui serait maintenant leur priorité…
A quand des décisions concrètes en concertation avec les syndicats ?
Face à ce déferlement, nous devons unir nos forces pour défendre notre profession et garantir son avenir. Il est donc essentiel que nous nous unissions autour d’un syndicat fort et ouvert à toutes les bonnes volontés.
En vous syndiquant, vous pourrez faire entendre votre voix et défendre les intérêts de notre profession avec plus de détermination et donner au SNME les moyens d’agir efficacement. Ainsi, nous pourrons être plus forts pour organiser des actions de lobbying et des campagnes de presse.
Saluons la récente victoire du SNCPRE (syndicat de chirurgiens esthétiques) qui a permis d’acter par décision de justice que les techniques de cryolipolyse et de microneedling soient pratiquées uniquement par un médecin.
Rejoignez nous >>>Quelques exemples d’actions initiées par le SNME
1/La lumière pulsée et les franchises : nous nous sommes battus contre la lumière pulsée faite par les esthéticiennes et par les franchises et nous avons gagné en 1ʳᵉ instance, mais ensuite, nous avons été déboutés par les juges qui se réfèrent à un projet de décret de mai 2019 non signé.
2/ La toxine botulique : nous travaillons de longue date sur ce dossier avec les autorités sanitaires compétentes. Depuis le 19 octobre 2019, l’ANSM en accord avec la DGS, a décidé de modifier les conditions de prescription et de délivrance (CPD) des 3 TB à visée esthétique.
Mais le dossier est en stand-by, à la suite de la commercialisation récente de 2 nouvelles toxines que l’ANSM veut intégrer dans le processus d’accréditation de tous les médecins esthétiques formés qui pourront être autorisés à les injecter.
Nous avons pourtant signalé à la DGS que les conseils départementaux de l’ordre intentent régulièrement des procédures disciplinaires contre les médecins esthétiques injecteurs et qu’il y avait donc urgence.
NB : A ce sujet, nous souhaiterions que les médecins attaqués au disciplinaire nous contactent sachant que le SNME apporte une assistance juridique aux syndiqués.
3/ La formation d’assistante en médecine esthétique : le SNME a participé à la création du CQP d’assistant médical et à la mise en place en 2020 du premier diplôme universitaire consacré à la formation des assistants en médecine esthétique, le DUAME, à l’université de Créteil.
4/ La hyaluronidase : grâce à l’action du SNME, l’ANSM a décidé, en date du 10 novembre 2021,d’éla rgir à tous les médecins les conditions de prescription et délivrance de cette spécialité, afin de ne pas retarder la prise en charge des patients présentant des complications vasculaires graves au site d’injection d’acide hyaluronique.
5/ Les Franchises de médecine esthétique : nous avons à de nombreuses reprises alerté le Conseil de l’Ordre sur la propagation des franchises, en leur démontrant preuve à l’appui qu’il s’agit bien souvent de lieux d’exercice illégal de la médecine. Nous attendons toujours qu’il se manifeste…
Le poids du nombre
Vous aurez compris que pour être entendu par nos instances, le SNME doit être le plus représentatif possible et donc que nous avons besoin de vous tous. Ensemble, en étroit partenariat avec l’AFME et la SFME, nous pourrons faire la différence et garantir que notre profession continue d’offrir les meilleurs soins à nos patients.
Adhérez sans tarder ici !
4 commentaires
Bonjour
Certains médecins sont aussi fortement attirés par ce commerce très lucratif. Ils ont complètement oublié le serment d’Hippocrate.
Quand on voit le prix des produits et celui de la revente on se dit qu’il y a une importante plus value. Certe il y a une expertise et des coûts liés au cabinet mais quand même.
La multiplication de l’offre dans le respect de la sécurité du patient ne peut que rendre ces soins plus accessibles à tous.
Ce n’est pas faux. Il y a effectivement des dérives dans les deux sens et c’est regrettable. Il peut même y avoir des médecins avides d’argent, très chers et mauvais techniciens, entraînant aussi parfois des effets secondaires. Cependant, l’exercice illégal de la médecine est clairement défini et encadré par la loi et seuls les médecins ont une assurance qui fonctionnera en cas de dégâts constatés. Quand à la multiplication de l’offre, elle existe déjà chez les médecins. Certains proposent des prix spécialement accessibles aux gens ayant peu de moyens, ou bien ont tout simplement des tarifs plus modérés que d’autres.
Il est urgent d’associer les syndicats et les praticiens en vue d’une démarche forte auprès de la DGCCRF et HAS contre ces pratiques illégales de la médecine.
Si nous souhaitons éviter une explosion de ces pratiques , ce n’est pas en s’attaquant au réseau sociaux que l’on réglera le problème. Eux perdureront….
Il faudrait une volonté des pouvoirs publics à faire cesser ceci mais ça va être compliqué , car on assiste au même laxisme que vis à vis de la délinquance….
Comme toutes ces personnes savent que l’exercice illégale de la médecine n’est pas ou très peu sanctionné (je crois 2 ans de prison et 45000€ d’amende) mais c’est de la théorie car pour une première infraction ce sera « une leçon de cornes » en leur disant que ce n’est pas bien et sursis sur tout…Alors pourquoi se priveraient-elle?
Pas de punition et bien on continue et on accélère. Elles s’organisent pour certaines sous un site internet « ESTHECA » mieux placé à ce jour en référencement naturel que beaucoup d’entre nous. Elles vont bientôt faire du google Ads (de la pub pour être en première ligne et première page).
Nous allons assister à une paupérisation de la médecine esthétique car à un moment ou à un autre, les prix vont diminuer puis s’effondrer chez les médecins pour pouvoir conserver une activité….dramatique.
Pas de juges et très peu efficaces, pas de place dans les prisons.
La délinquance dans les les banlieues et les faux médecins = même combat mais je vous dis tout de suite perdu d’avance (et je reste fidèlement syndiqué au SNME). Je suis très pessimiste.
Mon cher Confrere
Attiré par l argent et sans ethique ni formation ces personnes vont immanquablement aller à la faute .
ça va etre long mais il n y a plus qu a attendre .
Un de mes patients qui a refusé ma surveilance vienr d etre amputé !
Nous concernant ,ils vont vouloir toujours faire plus .
Patience notre heure viendra