La photographie en médecine esthétique et en dermatologie reste le moyen le plus simple, pour évaluer surement une pratique clinique. Elle doit être systématique, comparative et répondre à des protocoles de base de la photographie numérique standard.
Pour ce faire, de nombreux outils récents comme des applications sur les Smartphones ou les tablettes numériques sont disponibles gratuitement où sont peu onéreuses.
Quels sont les objectifs de la prise de photo en médecine esthétique ?
L’amélioration de l’analyse clinique du visage du patient
L’agrandissement, la texture, les rides, la couleur sont des caractéristiques de la peau que l’on peut nettement améliorer et redéfinir avec l’utilisation d’appareil photographiques numériques simples.
L’utilisation des photos pour des essais et des études cliniques
Elle permet une divulgation de l’information visuelle dans un but d’apprentissage, d’études comparatives entre confrères afin d’améliorer la compréhension des résultats thérapeutiques dans toutes les pratiques de la médecine esthétique courante du visage : Peelings, Toxine Botulique, Fillers, Lasers.
Elle permet au praticien une étude comparative, de séance en séance, chez une même personne avec différents produits mais aussi, elle permet de comparer les effets d’un même produit ou d’une même technique, chez des personnes différentes, améliorant ainsi le geste et les choix du praticien.
Il sera alors possible de définir les pratiques en matière de quantité à injecter, de puissances délivrée dans un but de reproductibilité et d’amélioration de la technique globale.
Vers une standardisation du protocole de la prise photographique
Pour une qualité de photographie qui permette son traitement ultérieur, l’appareil photo numérique, un Smartphone, ou un iPad doit utiliser un capteur d’au moins 10 mégapixels. Certains Smartphones et iPad peuvent être équipés de zoom optique adapté à chaque appareil.
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La photographie du visage nécessite que l’on fasse au moins une photo de face et des profils. Le fond derrière le patient doit être sans distraction, uni, idéalement bleu ou vert clair.
L’utilisation du flash est conseillée et dans tous les cas, la zone doit être éclairée de façon régulière et diffuse, sans effets d’ombres. Enfin les photographies de visage nécessitent des gros plans avec cadrage correct.
Il est à noter que la plupart des Smartphones et des iPad équipés de logiciels spécifiques de photographie ont un traitement de l’image automatisé qui ne nécessite pas de réglages au préalable avec simplement des conditions environnementales respectant les règles de la photographie traditionnelle et numérique.
La photographie permet le traitement de l’image
Elle permet d’intervenir sur la qualité de l’image et d’effectuer des sauvegardes, ce qui permet le stockage des images dans les dossiers des patients et le bon respect médicolégal de conservation des images. Celui-ci permettra au praticien de s’appuyer sur des documents tangibles en cas de litige.
Comme le traitement de l’image, son stockage est favorisé aussi par l’aide de logiciels adaptés aux Smartphones et iPad qui possèdent déjà cette fonction et nous obligent spontanément à le faire.
Exemple de l’application iPad : « iRéjuvénation »
Cette application est téléchargeable sur Apple Store sur iPad uniquement. Elle est payante.
Elle permet au praticien familiarisé avec son iPad de prendre facilement et rapidement des photos de ses patients avec une qualité d’image et une technicité́ automatisée très efficace. Avec l’aide du visuel elle permet aussi de définir le type de traitement à administrer, et de choisir les sites d’injections prédéfinis en fonction des indications.
Ci-après le support iRéjuvénation expliquant la prise de photo
Un consentement éclairé est signé à même l’iPad par le patient, et conservé en mémoire dans son dossier avec ses photographies.
Ci-après, le support iRéjuvénation, expliquant la prise de renseignements concernant le patient et la procédure de départ.
On y trouve la possibilité de faire des comparatifs AVANT/APRES le geste esthétique, afin de visionner plus facilement les effets recherchés sur le patient mais aussi d’enregistrer les spécificités du visage initialement pouvant modifier l’interprétation du résultat final.
Ci-contre le support iRéjuvénation expliquant ce processus.
Le support visuel de iRéjuvénation possède une application permettant d’aider le praticien débutant vers une bonne pratique. Exemple ci- après de la pratique de l’injection de la toxine botulique :
La capture d’écran d’iPad avec l’application iRéjuvénation montre un visage (ici à titre d’exemple) avec les sites d’injection prédéfinis qui viennent se positionner automatiquement sur le visage du patient. Ici se sont des indications d’injection de Toxine Botulique au niveau du muscle Frontalis , du muscle Procérus, des muscles Corrugateurs et des muscles de la patte d’oie.
Enquête de la pratique de la photographie numérique chez les étudiants du DUTIC
Ces résultats ont été recueillis après un questionnaire simple adressé à chacun d’entre eux en pendant le cycle de formation de 2016. J’ai recueilli 30 réponses sur les 57 mails adressés. Sur les 30 réponses, 3 élèves ne pratiquent pas encore la médecine esthétique et ne sont donc pas inclus dans le sondage.
On remarque après cette petite enquête que la majorité des étudiants (24 sur 30) font systématiquement une photo de leur patient lors d’un acte médical esthétique. Ils le font avec des appareils type iPhone ou iPad avec l’utilisation de logiciels dédiés, ce qui facilite techniquement la prise de photo et en accélère la mise en œuvre.
D’autres applications utilisables sur Smartphones ou iPad peuvent être utilisées. Je citerai : Photoshop, caméra+, clinPix, Manifier.
Cette utilisation de la photo à titre systématique est fortement recommandée en pratique courante de médecine esthétique.
Conclusion
Chaque visage est à la fois unique et porteur du culturel et du social, dans lequel il puise et s’identifie. L’utilisation de Smartphone et d’iPad dans la pratique quotidienne de la médecine esthétique nous facilite notre tâche et nous fournit une alternative efficace pour obtenir une photographie de qualité.
L’application iRéjuvénation fait partie des applications qui ouvrent une voie vers une simplification du protocole de la photographie médicale permettant à la fois d’obtenir des images de qualité dans le respect des bonnes pratiques médicales en matière de droit à l’image et du consentement éclairé du patient, ceci en un temps record d’exécution.
Comme dans le sondage fait auprès des élèves du DUTIC cette année, on mesure bien la place que prennent ces choix de nouvelles technologies dédiées à cette bonne pratique.
Bibliographie
- K.T.Ashique, Feroze Kaliyadan, and Sanjeev J. Aurangabadkar. Clinical photography in dermatology using smartphones : An overview Indian Dermatol Online J. 2015 May-Jun ; 6(3)/ 158-163.
- Neuse WH, Neumann NJ, Lehmann P, Jansen T, Plewig G. The history of photography in dermatology. Milestones from the roots to the 20th century : Arch Dermatol. 1996 Dec ; 132(12) : 1492-8.
- Nayler JR. Clinical photography : a guide for the clinician : J Postgrad Med. 2003 Jul-Sep ;49(3) :256-62.
- David Le Breton. Des visages : essai d’anthropologie : Editions Métailié, 2003-327 pages.
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Note du comité de lecture
Un commentaire
Je trouve cette évolution dans la médecine esthétique très interessante. Ma nièce fait des études dans ce domaine et m’a parlé de l’utilisation de la photographie. Mais je ne savais pas que les photos sont, pour la plupart, pris avec un smartphone ou und iPad. C’est étonnant que ces petits appareils apportent une telle qualité aux photos.