L’homme s’est toujours interrogé sur la beauté. Elle a suscité au fil des siècles nombres de réflexion, d’ouvrages et d’œuvres d’art ; elle semble continuellement lui échapper, puisqu’en perpétuelle évolution : changement des canons, déplacement du regard sur le corps, modifications des discours, importance de l’image via les peintures puis les photos. Le souci de beauté a toujours existé, dans les sociétés humaines, même s’il a pu être considéré parfois comme un sujet futile, ou réservé à la gente féminine. Mais en réalité, c’est un sujet de société qui a su s’inscrire dans l’histoire politique, économique et culturelle des peuples, et qui concerne aussi bien les hommes que les femmes. Avec le temps, la beauté est devenue un véritable pouvoir d’expression et de séduction, signes d’ascension sociale.
Comment définir la beauté alors ? Qu’est-ce que le beau en soi ? Qu’en est-il des canons de beautés et de leurs évolutions au cours des siècles ? La beauté peut-elle être naturelle ? Ou obligatoirement artistique ? Existe-t-il un bon goût et un mauvais goût ? Qui décide du beau ? Peut-on objectiver le beau ? Est-ce uniquement une appréciation subjective ? Peut-on désirer le beau ? La beauté est-elle intemporelle ?
Afin de répondre à ces questions, nous nous sommes appuyés sur les multiples définitions de la beauté, selon les différents philosophes, écrivains et artistes des différentes périodes de l’Histoire Occidentale uniquement, mais aussi à travers l’Histoire de l’Art. En effet, la beauté a une histoire intimement mêlée à celle de l’Art et l’analyse des productions artistiques nous a aidé à définir des époques, entrecoupées de « ruptures ». Il s’agit de modifications des canons de beauté, qui révèlent un nouveau concept jusque là ignoré, non soupçonné, voire opposé aux anciennes descriptions.
Dans l’Antiquité, l’esthétique helléniste définit la beauté comme une conception, une pensée philosophique : « ce qui est beau est bon, et ce qui est bon est forcément beau ». Pour tendre vers l’idée de beau, selon Platon, il faut en respecter le fondement, à savoir la notion d’harmonie et d’équilibre des contrastes : c’est la beauté antique.
Puis, l’esthétique néoplatonicienne matérialise l’idée de beauté dans l’objet même, avec le Doryphore de Polyclète (- 440 avant J.C.). On a tenté alors de définir des critères de beauté objectifs, appelés « canons », sans lesquels la beauté ne pouvait exister. Plus que la symétrie ou l’équilibre de deux éléments égaux, c’est l’harmonieuse proportion entre toutes les parties du corps entre elles qui importe Mais, ces concepts n’étaient cependant pas universalisables.
...La suite de ce contenu est réservée aux membres de l'AFME.
Pour voir l'article en entier, connectez-vous >
-
Note du comité de lecture