Depuis quelques années sont apparus différentes techniques de remise en tension des tissus par suspension et fixation sur un plan aponévrotique solide profond (aponévrose temporale) : Curl lift ou Boucle de Fournier, etc…
Nous allons nous intéresser dans ce travail à une technique de pose de fils et aux différents plans anatomiques concernés par le trajet de ces fils.
Historique
Ces fils de suspension ont été conçus par Al Kolster, ingénieur, et la technique de pose développée par Issé Nicanor, Chirurgien Plasticien. Ils sont agrées par la FDA et bénéficie d’un marquage CE. Ces fils de suspension sont faits de cônes résorbables étagés par des nœuds sur un fil permanent de 3/0 polypropylène et paraissent devoir éviter certaines complications des fils crantés habituels tels que fragilisation et rupture, retournement des crans, troubles sensitifs ou extrusions (photo 1).
Ces fils sont indiqués pour corriger le sillon naso-génien, les plis d’amertume, ainsi que l’ovale du visage, les bajoues et le cou. La bonne indication est la petite ptôse de la joue graisseuse de la femme jeune, sans excès cutané.
Le matériel
Le fil de polypropylène est fixé distalement sur une aiguille de 20,3cm de long et de 20 gauges et proximalement sur une aiguille courbe de 26mm.
Les nœuds sont étagés tout les 2cm et permettent un certain degré de liberté au cône compris entre deux nœuds: lors de la traction verticale sur le fil, le cône s’ancre dans l’hypoderme et glisse le long du fil pour être bloqué par le nœud distal.
La technique de pose
Marquage
La ligne temporale supérieure est marquée à partir du rebord orbitaire dans l’alignement du canthus externe (point A), tracer un point B le long de la crête temporale tel que AB=7cm et un point C plus bas tel que AC=8cm et que BC= 2cm.
BC est la ligne d’incision (photo 2).
La ligne antérieure capillaire est dessinée au pentel vert dans la région temporale.
Quatre points distants de 1,5cm sont marqués le long du sillon naso-génien et de la partie basse de la joue: ce sont les points d’émergence des fils.
Le premier point est placé à 1cm du sillon naso-génien sur la joue, à peu prés à mi-distance de l’aile du nez et de la commissure labiale. (1)
Anesthésie locale
La ligne d’incision temporale est infiltrée par de la xylocaïne adrénalinée, et le trajet des fils par une infiltration au mélange de Klein (250 cc sérum physiologique + 5 cc xylocaïne 2 % + 4 cc BiNa1, 4% + ¼ mg adrénaline).
Technique opératoire
Une incision de 2cm est faite dans la région temporale.
Une dissection est menée jusqu’au plan de l’aponévrose temporale profonde: à partir de ce plan avasculaire, un décollement est fait jusqu’à la ligne capillaire (photo3)
Un patch de 2cm sur 1cm de polypropylène non résorbable est suturé sur l’aponévrose temporale profonde, afin ultérieurement de minimiser les traumatismes induits par la fixation des fils sur l’ATP.
A partir du point C l’aiguille longue est inséré et chemine dans ce plan profond jusqu’à la ligne capillaire où le trajet devient superficiel, dans le FS, pour franchir l’arcade zygomatique au niveau du 1/3 antérieur et ensuite se diriger en situation hypodermique vers le point 1, selon le trajet C-1.
Au niveau du point 1, l’aiguille ressort et le fil est coupé au contact du premier nœud: dans certains cas un cône peut être sacrifié.
Le deuxième fil est placé à partir du point C et va suivre la même progression pour émerger au niveau du point 2 (C-2).
Les fils C-1 et C-2 sont fixés en attente par une pince mosquito sur le champ opératoire
A partir du point B sont insérés selon le même principe les fils B-3 et B-4.
La mise en tension synchrone des fils C-1 et C-2 redessine la pommette, tandis que la même manœuvre faite sur les fils B-3 et B-4 corrige la ptôse de la partie inférieure de la joue (bajoues).
Après la traction correctrice les fils sont fixés deux par deux sur l’aponévrose temporale profonde en s’appuyant sur le patch de polypropylène.
Une suture en deux plans est faite.
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Note du comité de lecture