« On ne peut guérir la partie sans soigner le tout. On ne doit pas soigner le corps séparé de l’âme, et pour que l’esprit et le corps retrouvent la santé, il faut commencer par soigner l’âme. Car c’est une erreur fondamentale des médecins aujourd’hui : séparer dès l’abord l’âme et le corps« , PLATON.
L’amour de soi porte à embellir son assiette car celle-ci fera désormais partie de nos propres cellules. Et une assiette beauté/saveur est une régal pour le microbiote qui nous le rend au centuple car il détermine l’éclat de notre peau, la pétillance de notre regard et de notre entrain.
On a le pouvoir d’être belle/beau et en bonne santé, il suffit que notre amour de nous-même soit suffisamment puissant pour faciliter le réflexe de prendre soin de nous au quotidien. Notre assiette est le reflet de notre santé et donc de notre beauté.
Le microbiote intestinal
Définition
Le microbiote intestinal représente l’ensemble des micro-organismes vivant dans le tractus digestif humain, principalement localisé au niveau de l’intestin grêle et du côlon, l’acidité gastrique freinant la colonisation de l’estomac.
Chaque individu héberge plusieurs centaines d’espèces bactériennes différentes. Le microbiome (ensemble des gênes du microbiote) représente ainsi une très grande diversité, estimée à environ 100 à 150 fois le génome humain.
Le microbiote intestinal humain compte environ 100.000 milliards de micro-organismes, soit un poids de l’ordre de 1,5 à 2 kilogrammes chez un adulte. Ce microbiote est le plus important du corps en nombre de micro-organismes. Il est impliqué dans :
La digestion :
- Les bactéries du microbiote peuvent faciliter la fermentation d’aliments non digestibles,
- Facilite l’assimilation des nutriments grâce à un ensemble d’enzymes dont les cellules humaines sont dépourvues,
- Assure l’hydrolyse de l’amidon, de la cellulose, des polysaccharides,
- Participe à la synthèse de certaines vitamines (vitamine K, certaines vitamines B) et à trois acides aminés essentiels : la VALINE, la LEUCINE et l’ISOLEUCINE,
- Régule plusieurs voies métaboliques dont l’absorption des acides gras à travers la muqueuse intestinale, celle du calcium, celle du magnésium, etc…
- Agit de façon majeure sur le fonctionnement global du tissu digestif.
L’immunité :
Les bactéries de la flore intestinale participent activement à la fonction barrière de l’intestin et à la maturation du système immunitaire de l’individu. L’inflammation et l’immunité sont liées : les lipopolysaccharides (LPS), antigènes situés sur des bactéries gram négatif suscitent une forte réaction immunitaire avec fabrication, par les macrophages de l’intestin, de médiateurs pro inflammatoires. Ces derniers vont passer la muqueuse intestinale, et vont alors agir sur plusieurs sites du corps (articulations, muscles, peau, etc…), en créant de l’inflammation.
Certaines pathologies :
Un déséquilibre du microbiote intestinal est associé à des maladies, comme les maladies inflammatoires de l’intestin (maladie de Crohn), mais aussi le diabète, également les maladies auto-immunes et métaboliques, dégénératives…
Lien embryologique intestin/peau
Le phénomène de délimitation au cours de la 4ème semaine de développement transforme le disque embryonnaire, qui est plan et tridermique, en un cylindre tridermique allongé qui peut être assimilé à deux tubes principaux.
- Un tube est ectodermique représenté par la peau
- L’autre est endodermique, représenté par l’intestin primitif.
L’axe intestin-peau
L’intestin et la peau apparaissent comme deux entités très éloignées mais se rapprochent par de nombreuses caractéristiques similaires.
Au niveau anatomique :
L’épithélium intestinal et cutané possèdent des jonctions serrées entre les entérocytes pour le premier, et les kératinocytes pour le second. Ces deux surfaces sont en contact direct avec l’extérieur : l’intestin par l’alimentation et la peau par les changements de l’environnement extérieur.
La cohésion des cellules est indispensable pour assurer le rôle de barrière de protection. Ils sont également richement irrigués et innervés.
Au niveau du microbiote :
Les bactéries et autres micro-organismes sont intimement liés au fonctionnement optimal de chacun (immunitaire, métabolique, nutritionnel, etc…)
L’état du microbiote intestinal influence l’homéostasie de la peau : c’est l’axe intestin-peau (2). Le canal de communication privilégié est l’immunité systémique qui est fortement influencée par les bactéries de l’intestin. Les espèces Bacteroides fragilis et Faecalibacterium prausnitzii et le genre Clostridium, en coopération avec certains métabolites dont l’acide rétinoïque et le polysaccharide A, favorisent l’accumulation de lymphocytes T régulateurs qui sont des facilitateurs de la réponse anti-inflammatoire.
Parmi les acides gras à chaîne courte, le butyrate est celui qui réduit la réponse immunitaire en inhibant la production de cytokines, la prolifération et la migration des cellules de l’immunité.
Une altération de la barrière intestinale entraîne une libération de bactéries et de métabolites pro inflammatoires qui vont rejoindre la circulation sanguine, et s’accumuler dans la peau. Ce phénomène réduit la synthèse de kératine et impacte la différenciation des kératinocytes. Il provoque une inflammation cutanée entraînant une rupture de l’homéostasie de la peau. Par exemple : dermatite atopique ou psoriasis (dysbiose).
L’absorption des nutriments per os a un effet direct sur la peau et un effet indirect qui passe par le biais hormonal. L’assimilation des caroténoïdes par exemple, en particulier le β-carotène présent dans les carottes, prévient l’apparition des coups de soleil.
La consommation de protéine du lait ou d’aliments à index glycémique élevé induisent une augmentation de l’hormone IGF-1 qui provoque une activation des glandes sébacées, en les hypertrophiant, et donc en favorisant leur infection : c’est la physiopathologie de l’acné.
La dysbiose intestinale
Définition
Altération de la symbiose entre un individu et son microbiote, la dysbiose intestinale se caractérise par des modifications quantitatives et qualitatives des espèces bactériennes et fongiques présentes dans le tube digestif.
De causes, d’intensité et de durée variable, elle est impliquée dans l’apparition ou l’exacerbation de nombreuses pathologies, et ouvre la voie à des pistes thérapeutiques innovantes. La dysbiose intestinale s’oppose à l’eubiose intestinale qui définit, quant à elle, un microbiote équilibré.
Conséquences de la dysbiose intestinale sur la peau
Parmi les plus communes, on peut citer :
- Eczéma ou Dermatite atopique
- Acné
- Psoriasis
- Vitiligo
- Pellicules dans les cheveux
- Rosacée/couperose
- Les taches pigmentaires (soleil, vieillesse)
- Le Mélasma…