Le phoenix (le laser CO2) renaît de ses cendres
Le phénix ou phœnix est un oiseau légendaire, doué de longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé sous l’effet de sa propre chaleur. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection. (Wikipedia)
Le laser CO2 a été le premier à remplacer les techniques d’abrasion mécaniques (meule et papier). Ce laser encore utilisé par l’industrie nous a été proposé en mode continu pendant une décennie. En 1986, l’utilisation médicale l’emportait sur l’esthétique. Le gros du travail consistait à traiter les verrues, les condylomes, les tumeurs cutanées bénignes… mais aussi les tatouages avec une rançon cicatricielle.
Le challenge consistait à faire une exérèse rapide avec une cicatrice esthétiquement acceptable, et avec l’expérience et une efficacité accrue le détatouage a détrôné le reste. Ce laser était utilisé en mode continu, en jouant entre la coupe et la vaporisation (défocalisée).
En 1994 l’apparition des lasers déclenchés entraîne rapidement la désaffection de ce laser pour le détatouage.
Puis en 1996, ce laser qu’on croyait obsolète renaît grâce à un scanner qui permet de pratiquer des « resurfaçages » sur des peaux vieillissantes et des cicatrices d’acné.
Cette renaissance a malheureusement été de courte durée car ce merveilleux outil a été utilisé par beaucoup de mains inexpérimentées. La patientèle devenant au fil des ans de plus en plus rétive à ce genre de traitement, nous avons été obligés de nous adapter en utilisant le laser Erbium: Yag pulse long pour certains, les peelings chimiques profonds pour d’autres.
En 2007 : cette année en France annonce la grande résurrection de ce laser grâce à un nouveau scanner fractionnel (imaginé à partir d’une idée simple et géniale par la Société RADIENT pour une longueur d’onde Infrarouge proche du Nd-Yag (2004).
La technologie fractionnée permet au CO2 de montrer sa suprématie dans toutes les indications esthétiques de resurfaçage.
Physique des lasers
La longueur d’onde
Grâce à sa longueur d’onde le faisceau du laser CO2 (10600 nm) a la particularité d’être très fortement absorbés par l’eau des tissus. L’énergie du faisceau va être quasi immédiatement transformée en énergie calorique. Le corollaire de cette forte absorption est la faible pénétration du faisceau dans la peau. La profondeur de nécrose thermique sera en moyenne de 50-100 µm pour le CO2.
L’interaction laser-tissu
Le laser CO2 hyper ou ultra pulsé produit, une abrasion de profondeur variable selon le souhait du praticien, puis en rapport avec l’inflammation secondaire, la formation d’une bande de collagène dermique importante. Cette néo-synthèse de collagène va provoquer une tension cutanée (effet pseudo-lifting) minime par rapport à un vrai lifting. Cet aspect de pseudo-lifting est intense durant les 3 – 4 premiers mois de l’érythème post-laser. L’appréciation du résultat ne se fera donc qu’après 4- 6 mois.
Le laser Erbium-YAG au contraire, étant fortement absorbé par l’eau, provoque une abrasion très précise avec peu d’effets inflammatoires surtout si cette abrasion est superficielle ; dans ce cas on n’obtient peu de néo-synthèse collagénique.
Avec la photothermolyse fractionnelle plusieurs longueurs d’onde sont proposées : 1.44µm (Nd :Yag), 1.55µm Er :Glass), 2.97µm (Er :Yag) et 10.6µm (CO2) avec une interaction tissus différente car la pénétration n’est pas la même, et le diamètre, l’espacement des spots et l’énergie en jeu variables selon les machines.
Le traitement fractionnel crée des colonnes ou micro-zones de dommage thermique espacées entre elles (25 % à 30% de peau traitée). On distingue deux types de lasers :
Soit les micro-coagulateurs entraînant une photocoagulation avec respect de l’épiderme. Dans ce cas, le stratum corneum n’est pas détruit car il est pauvre en eau. Il joue donc son rôle de barrière anti-infectieuse et anti-deshydratation. L’espacement entre les spots permet une cicatrisation rapide : épidermisation protectrice sur un cône ou cylindre de coagulation du derme qui crée une réaction fibroblastique (shrinkage).
Soit les micro-ablatifs entraînant des puits avec destruction de l’épiderme et du derme avec plus de chaleur créant un meilleur shrinkage (CO2).
Les résultats sont assez proches du relissage laser 100% sans éviction sociale. Cependant, il faut pratiquer 2 à 3 séances environ pour obtenir un résultat comparable.
Aujourd’hui, l’UTILISATION DU LASER CO2 REPOSE SUR LE MODE FRACTIONNEL, qui propose à la patientèle un traitement sûr et presque indolore (lidocaïne crème et air froid), des différents niveaux d’héliodermie.
Cependant des insuffisances de résultat nous obligent à améliorer nos pratiques et à utiliser les autres modes de fonctionnement du CO2. Nous parlerons de « méthodes combinées ».