La présente étude a pour objectif d’évaluer l’action du multi-générateur de radiofréquences 3Deep commercialisé par la firme Endymed sur les rides faciales au niveau des joues et des sillons naso-géniens, en étudiant les modifications morphologiques qualitatives (Black Swann) et quantitatives (Echographie HF) de la peau, induites par le traitement (voir l’article sur le traitement du relâchement cutané par radiofréquence).
Depuis de nombreuses années, la communauté médicale admet pour vraie, l’idée selon laquelle la synthèse de collagène cutané est stimulée par l’exposition de l’appareil mitochondrial fibroblastique à des températures supérieures à 41 C°.
Cette néosynthèse qui induirait un effet de « rajeunissement » est systématiquement évoquée pour expliquer le mécanisme d’action de dispositifs techniques aussi différents que les émetteurs Infra-Rouges polychromatiques filtrés ou non, divers types de lasers et des générateurs de radiofréquences.
Cette idée, bien ancrée dans les esprits, est pourtant sans valeur et ne repose que sur des études conduites par des équipes scientifiques indirectement liées à l’industrie et exposées aux contraintes de protocoles éthiquement inacceptables. En France comme aux USA, certains groupes de scientifiques placés frauduleusement sous l’égide de grands groupes hospitaliers ont la prétention d’évaluer des thérapeutiques avec indépendance et sans conflit d’intérêt, alors qu’ils sont systématiquement mandatés et financés par l’industrie.
La présente étude est le résultat d’un nouveau type de rapport avec l’industrie. La Firme Médicaloc qui commercialise l’appareil de radiofréquences 3 Deep d’Endymed a accepté l’idée d’une étude libre de toute obligation contractuelle. Je ne touche donc aucun honoraire et aucun soutien financier. Je bénéficie simplement de la gratuité de l’appareil pendant la durée de l’étude.
C’est donc avec toute l’objectivité possible que je vous livre les résultats de mes observations.
MATERIEL ET METHODE
LES RADIOFREQUENCES UNIPOLAIRES, BIPOLAIRES, MULTIPOLAIRES
Le courant circule toujours entre deux pôles. Il est toujours bipolaire. Il n’existe pas de courant unipolaire ou tripolaire. Ce que l’on appelle un dispositif unipolaire signifie que la pièce à main ne contient qu’un pôle, l’autre étant constitué d’une large plaque conductrice placée sous le patient. Un dispositif bipolaire signifie que les deux pôles se trouvent sur la pièce à main.
Un dispositif tripolaire signifie que trois pôles situés sur la pièce à main se répartissent le courant deux par deux alternativement. Un dispositif multipolaire vrai implique qu’il soit alimenté par autant de générateurs qu’il n’existe de paires d’électrodes sur la pièce à main.
LE GENERATEUR ENDYMED
L’émetteur de radiofréquences multipolaires commercialisé par Endymed n’est pas une copie de plus de ce qui existe déjà et n’est pas davantage une simple variante des appareils antérieurs. En effet, tous les appareils qui l’ont précédé ne disposent que d’un seul générateur de radiofréquence et ne sont donc que de simples dispositifs bipolaires.
Que le courant soit réparti séquentiellement sur une, deux, trois électrodes ou plus ne change rien à l’affaire et par voie de conséquence, ni le Tripollar, ni le Thermage, pour ne citer qu’eux ne sont capables de créer des réseaux d’interférence. Aucuns d’entre eux n’est capable de superposer des champs électromagnétiques.
L’Endymed 3Deep possède un générateur par paire d’électrodes ce qui permet de générer des réseaux d’interférences. Le contrôle informatisé de la phase des différents générateurs permet de « focaliser » les interférences constructives sur les zones à traiter et les interférences destructives sur les zones plus superficielles. Cette idée fait de l’Endymed 3Deep un appareil original et intéressant.
ETUDE IN VITRO DE L’ELEVATION DE TEMPERATURE
Les constructeurs d’Endymed postulent que la technologie multipolaire à générateurs multiples permet une chauffe en profondeur plus efficace que les dispositifs à simple générateur.
Le principe physique du contrôle de la phase laisse penser que cette affirmation est exacte. Avant d’entamer une étude clinique, nous avons néanmoins voulu vérifier que le dispositif nous permettait effectivement d’obtenir une élévation significative de la température du derme profond. Nous avons donc tendu 4 peaux de poulet récemment abattus sur un cadre de bois.
L’épaisseur totale des peaux superposées, mesurée au pied à coulisse, atteignait 2 mm au moins. Nous avons alors réalisé 9 passages à 35 watts avec la pièce à main 3Deep small. La température était relevée au moyen d’un thermomètre à infra-rouge après chaque passage de 30 secondes. Nous avons observé (figure 1) de fortes élévations de température à la surface des peaux de poulet puisque la température dépassait 60 C° après 9 passages.
Mais ce qui est étonnant, c’est que la face profonde a atteint une température plus élevée de près de 10 C°. Cette différence s’expliquait probablement par le fait que la face supérieure était exposée à l’air ambiant, alors que la face inférieure protégée par un cadre de bois, et donc isolée, n’était pas refroidie.
Par ailleurs elle était limitée par une couche d’air à très faible capacité thermique, alors que la face profonde du derme est au contact de la graisse dont la chaleur spécifique est élevée. Nous avons alors placé une poche à eau sous les peaux de poulet et nous avons répété l’expérience.
Nous avons observé (deux courbes inférieures sur la figure 2) que la poche à eau tamponnait et égalisait les températures de la face superficielle et profonde du derme de poulet. Les deux surfaces atteignaient des températures de l’ordre de 44 C°, ce qui est conforme aux informations techniques délivrées par la firme. Ce constat montre que l’Endymed 3 deep est capable de chauffer l’ensemble de la peau à des températures supérieures à 43 C°.
En revanche, la démonstration de la capacité de chauffe de l’Endymed , ne constitue pas une preuve de sa capacité de modifier la structure et la texture de la peau.
S’il est aisé de mesurer une élévation de température, l’évaluation d’un rajeunissement cutané est bien plus difficile. Nous avons donc eu recours à deux techniques d’évaluation : la technique « black Swann » et l’échographie Haute Fréquence.
LA TECHNIQUE « BLACK SWANN »
Les photographies classiques constituent un moyen très médiocre d’évaluation du rajeunissement cutané. Les résultats photographiques sont sensibles à de nombreux facteurs comme la température des couleurs, l’exposition, la focale, l’ouverture du diaphragme. La posture, la mimique, l’état de fatigue, la rétention d’eau sont, en outre, autant de conditions physiologiques qui modifient l’apparence d’un visage, indépendamment des traitements subis et qui compromettent une comparaison objective.
Pour pallier ces inconvénients, nous avons développé une technique de matification de la peau qui réduit l’influence des paramètres techniques et physiologiques. Nous appliquons sur la peau de la suie de bouchon.
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Note du comité de lecture
Un commentaire
superbe article bravo