Le traitement de certaines chutes anormales de cheveux par la mésothérapie est une technique réellement efficace et non traumatique, qui mériterait une plus grande diffusion dans le monde médical.
Rappel sur la physiologie du cheveu
Nous ne reviendrons pas en détail sur la physiologie du cheveu, bien décrite par JJ Stene⁽¹⁾ mais nous retiendrons quelques points qui permettent de comprendre ce qu’on peut attendre du traitement, et de fournir ainsi au patient une information loyale et objective, lui permettant de bien y adhérer.
Chaque jour nous avons des cheveux qui croissent, d’autres qui meurent, et certains qui tombent (jusqu’à cent par jour), chaque cheveu subissant ainsi environ 25 cycles.
Trois phases se succèdent pour chaque follicule : la phase anagène de croissance (3 à 6 ans), la phase catagène d’involution (3 semaines), la phase télogène de repos puis de chute (2 à 6 mois). La phase anagène détermine la longueur du cheveu sachant que le cheveu pousse de 0,3mm par jour⁽⁸⁾.
Quand, sous l’effet de l’âge, des hormones (androgènes), des carences alimentaires, des toxiques, le nombre des cheveux qui chutent dépasse celui de ceux qui repoussent, il y a une diminution locale ou diffuse de la densité; celle-ci est généralement le motif de consultation, ayant été précédée de quelques semaines ou mois par la chute anormalement importante.
Le but du traitement sera donc d’améliorer la qualité des cheveux qui poussent, afin d’en restaurer la durée de vie normale; les cheveux qui chutent étant moins nombreux que ceux qui repoussent, et ceux ci étant de meilleure qualité, on assiste à un « reboisement » des zones clairsemées, mais pas de celles complètement lisses (dites cicatricielles), ce qui peut être dit plus scientifiquement « une normalisation de la chute de cheveux avec augmentation du diamètre de ceux qui sont atrophiques (duvet) permettant ainsi de redonner un aspect couvrant à la chevelure⁽⁴⁾ »
Ceci permet aussi d’expliquer au patient pourquoi il faut un certain temps pour observer les effets du traitement.
Préalable
Un interrogatoire soigneux et un examen médical préalable, avec au besoin examens biologiques, permettront de détecter les étiologies nécessitant une prise en charge différente ou complémentaire (carence en fer, hypothyroïdie, teigne…)⁽⁷⁾.
Parfois on procèdera à un trichogramme⁽⁹⁾.
Enfin pour le pronostic, il faudra déterminer si la zone alopécique est devenue cicatricielle, c’est à-dire une zone dont les orifices pilaires ont disparu et dont l’alopécie est définitive, car dans ce cas, une repousse étant impossible, seule la greffe pourra être proposée.
L’alopécie peut résulter de plusieurs mécanismes⁽⁸⁾
- anomalie de la structure de la tige pilaire : génétique (dysplasie pilaire) ou acquise (dystrophie, trichotillomanie),
- défaut de production du cheveu : par carence (carence martiale), lié à des troubles endocriniens (dysthyroïdie), « physiologique » (alopécie androgénogénétique) ou par arrêt du cycle pilaire en phase anagène ou effluvium anagène d’origine toxique (certaines chimiothérapies),
- destruction de la tige pilaire par des agents infectieux kératinophiles (teigne tondante),
- destruction du follicule pileux d’origine physique, inflammatoire, infectieuse, tumorale à l’origine d’une alopécie dite cicatricielle (pseudo-pelade),
- réponse immune dirigée contre le follicule pileux (pelade),
- chute excessive par une entrée prématurée en phase télogène (effluvium télogène).
Les étiologies possibles sont multiples et nous vous renvoyons à l’excellente étude de M. Ait Ourhrouil, L. DahbI, B. Hassam⁽⁴⁾.
Une cause particulière est souvent observée sous les tropiques, dans les populations d’origine africaine ou métisse, sous la forme d’excès de traction liés aux habitudes de tressage ou de coiffure, avec cheveux tirés en arrière.
Il conviendra alors de distinguer, selon l’étiologie, et l’aspect cicatriciel éventuel, les cas où :
- la mésothérapie peut être proposée seule
- la mésothérapie est utile en complément
- la mésothérapie ne peut être utilisée
On récusera les personnes allergiques à l’un des composants (ou on adaptera le mélange quand c’est possible).
La grossesse est une contre-indication, d’autant qu’il est plus judicieux de faire le traitement après l’accouchement, quand la chute du taux d’oestrogènes favorise classiquement la chute; idem en cas d’allaitement.
La mésothérapie peut aussi être un complément idéal de la greffe de cheveux, quand celle-ci a été indispensable; on commencera alors les séances au 30e jour postopératoire.
Protocole de traitement
Nombre de séances
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Note du comité de lecture