HISTOPATHOLOGIE
L’alopécie est définie par une chute pathologique des cheveux et touche une grande partie de la population (50% des mâles caucasiens et 42% des femmes). Une grande fréquence de ces alopécies est d’origine génétique mais l’on trouve aussi d’autres causes pour lesquelles des thérapies sont possibles. On distingue 2 grandes catégories d’alopécies :
Les différences sont majeures :
- Dans le cas des alopécies cicatricielles, les follicules pileux sont endommagés, détruits ou mal formés: les lésions sont donc irréversibles et les traitements inefficaces
- Dans le cas des alopécies non cicatricielles, les follicules pileux ne sont pas détruits et les lésions sont fréquemment réversibles avec un traitement adapté.
Rappelons que les follicules pileux sont des structures évolutives : passage de phase de pousse (anagène) avec phase de repos (catagène) puis de chute (télogène). Dans le cas des alopécies androgénétiques, la phase anagène est raccourcie et le nombre de follicules passant en phase télogène est augmenté (action de la 5 αDHT qui accélère le cycle de pousse et la miniaturisation des bulbes qui chutent rapidement).
De nombreux traitements tentent de ralentir ou freiner cette chute (Minoxidil, Finastéride, Dutastéride chez l’homme et anti-androgènes (spironolactone, acétate de cyprotérone) chez la femme) avec plus ou moins de résultats et d’inconvénients.
Après plusieurs mois de pratique personnelle, l’objectif de ce document est de présenter et proposer une nouvelle technique de travail permettant de modifier l’évolution de ces alopécies au moyen d’un nouveau dispositif médical agréé certifié classe I non invasif (classe idem à un scalpel, une seringue…) et réalisable simplement dans un cabinet médical sous réserve d’une formation adaptée.
Ce traitement permettra d’injecter dans le tissu intradermique une suspension de cellules autologues obtenues en utilisant le système Rigenera® à partir de microgreffons capillaires. Notons qu’aucune manipulation chimique ou enzymatique ni mise en culture ne sont nécessaires, ce qui en assure la complète sécurité et légalité.
Sa réalisation se déroule en environ maximum 30 à 40 minutes. Donc, in vivo : un prélèvement et une nano-découpe simple de quelques microgreffons capillaires soit une action encore plus simple qu’une microgreffe de cheveux pour ceux qui pratiquent ces techniques !
Revenons aux fondamentaux pour comprendre les bases physiologiques de cette nouvelle méthodologie. Je me suis appuyé pour cela sur les études de Pietro Gentile et Col. – Département de chirurgie plastique et reconstructive de l’Université de Rome – Italie 2017
Les récentes recherches sur des cellules souches mésenchymateuses non embryonnaires apportent de nouvelles possibilités dans l’utilisation de cellules souches collectées à partir de tissu autologue (Laino et al. 2006 ; Graziano et al. 2008a ; Graziano et al.2008b). Il existe plusieurs types de cellules souches :
- Cellules Totipotentes, qui peuvent se différencier en cellules embryonnaires et extra-embryonnaires pour construire un organisme complet
- Cellules Pluripotentes, descendantes des totipotentes et pouvant se différencier en presque toutes les cellules mais en passant par une reprogrammation par thérapie avec génie génétique donc complexe à utiliser en médecine ambulatoire.
- Cellules Multipotentes (Cellules souches mésenchymateuses CSM) pouvant se différencier en un certain nombre de types de cellules mais seulement au sein d’une famille cellulaire (tissu adipeux, moelle, sang…). Ce sont celles qui nous intéressent au maximum dans cette technique.
- Et Cellules Unipotentes ne produisant qu’un seul type de cellule identique avec propriété d’auto-renouvellement.
La matrice des bulbes (renflement du bulbe) est très riche en cellules endothéliales, péricytes, lymphocytes, pré-adipocytes et en cellules souches mésenchymateuses (ADSC) pluri et surtout multipotentes riches en facteurs régénérateurs (protection antioxydante entre autre), facteurs de rajeunissement cutané (cellules à vie longue) et facteurs de stimulation vasculaire et de cicatrisation (TcF3). Ces cellules multipotentes secrètent des facteurs de croissance favorables aux cellules environnantes; elles produisent également des facteurs anti-inflammatoires qui entraînent une immunosuppression locale et favorisent la fonction de cellules régulatrices de l’immunité. Ces propriétés limitent l’inflammation locale et protègent, à priori, contre le rejet de greffe.
Les cellules graisseuses matures et les adipocytes immatures péribulbaires présents dans l’environnement (à la base des greffons) ont aussi une action potentielle sur la sécrétion de leptine et d’adipokine … qui sont des produits qui induisent la phase anagène capillaire (Festa and col.©, Ito & Liu & Yang Col. ©,Sumikawa and col.©; Zanzottera F & Lavezzari and col.©).
MATERIELS ET METHODE DE TRAVAIL
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Note du comité de lecture
11 commentaires
Bonjour Docteur,
Je viens vers vous à titre informatif concernant la mesogreffe,
J’ai un stade N3 à 34 ans d’alopécie
La perte de densité reste globale et évolutive, je me tourne donc vers une mesogreffe en complément
Deux questions me viennent à l esprit étant moi même médecin :
– quelles différences/efficacité relative entre mesogreffe et mésothérapie ? Laquelle me conseillez vous?
– le procédé de mesogreffe peut il engendrer à terme un risque de prolifération tumorale des cellules? Quel recul a t on sur le très long terme (10,20 ans) de cette méthode ?
J’ai plus ou moins lu qu elle était interdite dans certains pays, de fait…
– qu en est il par ailleurs des techniques de PRP ou LLLT?
En vous remerciant pour votre aide et conseils,
Je compte réaliser une telle opération début 2022
Cher confrère
Pour répondre à vos questions :
1/ La mésothérapie est l’injection de produits pluri-vitaminés et vasculaire parfois, dans la zone sous cutanée>>> joue sur la nutrition des tissus. La mésogreffe est différente : après nanobroyat de plusieurs greffons (de 1.2 mm maintenant) et des graisses basses proches des bulbes, le mélange est effectué avec sérum physiologique (pour ma part PRP) et est réinjecté immédiatement en mésothérapie profonde (dans la zone graisseuse, peu abondante malheureusement chez les alopéciques). Ainsi tous les facteurs stimulants cellulaires spécifiques à la pousse capillaire sont apportés. C’est le matériel cellulaire (CSM avec CSs, péricytes, mastocytes, lymphocytes …) qui va stimuler l’environnement tissulaire ; en aucun cas, il n’y a pas de nouveaux bulbes qui poussent : seuls les bulbes touchés par alopécie NON cicatricielle (bulbes malades) seront stimulés. Si aucun bulbe : il ne se passera RIEN
DONC, s’il vous reste des cheveux avec du duvet et cause non cicatricielle, vous aurez une chance de stimulation. Si plus de cheveux (donc plus de bulbes), rien n’y fera, ni mésothérapie ni mésogreffe : il faut selon les possibilités , envisager une microgreffe
2/ Aucune étude sur risque prolifération tumorale MAIS 1/rares sont les tumeurs du cuir chevelu, 2/ on prélève des greffons sur zone saine 3/ on ne greffe pas de cellules
Recul actuel de près de 10ans et cette technique n’est pas interdite en France, voire Europe, car s’est une AUTOGREFFE (+/-) EN TEMPS REEL : pas de transport ni ajout de quoique cela soit
3/ PRP excellent idem pour jouer sur les tissus environnant (si cause alopécie médicale… parfaitement autorisé) sans stimulation des cellules comme dans la mésogreffe.
Je ne connais pas le LLLT ???
Espérant avoir répondu à vos questions, recevez mes salutations confraternelles.
Docteur METANOMSKI
Je recherche un praticien qui aurait de l’expérience avec le procédé RIGENERA pour le traitement des cicatrices hypopigmentées.
Bonjour.
Je pense avoir un peu d’ expérience pour cette technique. Reste à voir votre cicatrice hypopigmentee au besoin par photo mais pas convaincu qu’elle disparaît avec ou se recouvrement. Prp, reprise cicatrice, microneedling….
Sincèrement Dr.Metanomski
Bonjour, je vous ai envoyé un mail avec photo. Merci par avance. Cdlt
Bonsoir. Important de savoir si vous parlez de cicatrices cuir chevelu ou non. Sur ces cicatrices où il n’y a plus de bulbe, l’idéal est microgreffe de la cicatrice ou tatouage. Rigenera semble fonctionner très bien SI BULBES présents même touchés.
Pour les autres cicatrices autre technique comme peeling, laser, prp, microneedling…
Sincèrement. Dr.metanomski
Ps: n’ai pas reçu de mail ni photos
docteur.mmetanomski@orange.fr
Cordialement
Merci pour ce beau travail sur le traitement des alopecies par mesogreffes
Bravo
Merci pour ce bel article ! Une question : quelles sont les alternatives pour récupérer ces cellules mésenchymateuses multipotentes ?
Amitiés
Bonsoir. Lipofilling genoux ou abdomen. Légère centrifugation et associer a PRP.
Sincèrement Dr.Metanomski
Article fort interessant, merci pour son auteur.
Je pense que les cellules souches sont l avenir de la therapeutique des alopecies.
Cdt