Nous parlons ici d’alopécie androgénétique courante. L’idée est de faire le point sur les soins d’usage local, classiques, nouveaux ou à venir. Ceci peut servir de réflexion sur l’emploi de voies transdermiques utilisées par le médecin.
L’ACTION THÉRAPEUTIQUE DOIT VISER LA (LES) CAUSE(S)
Les phénomènes hormonaux perturbant le cycle du cheveu et favorisant la phase catagène sont parmi les causes majeures. Les effets de l’enzyme 5 alpha-réductase (5AR) produisant la DHT sont les plus connus mais il y en a d’autres.
Deux autres points sont importants : l’apport de micronutriments indispensables au follicule pileux et leur voie d’apport assurée par une bonne microcirculation locale. Ces deux points sont aussi très combattus par les remèdes classiques anti-alopécie (apports de nutriments et vasodilatation).
Comme tout problème de santé, la calvitie a des causes multifactorielles et divers phénomènes pourront l’aggraver :
- inflammation,
- phénomènes oxydatifs excessifs,
- vieillissement naturel,
- stress,
- trop d’UV, de polluants, etc… qu’il faudra savoir prendre en compte.
Récemment, on a découvert que les cellules souches capables de redonner vie à un follicule pileux restaient présentes (comme « endormies ») dans les zones chauves. Bien entendu, la recherche essaie de les « réveiller » par divers moyens.
TRAITEMENTS DE L’ASPECT HORMONAL
Testostérone, DHT et la 5-alpha-réductase, l’enzyme ennemie
En fait, les zones du crâne sujettes à la calvitie présentent plus de récepteurs androgéniques que les zones de la couronne qui conservent leurs cheveux. Rappelons, à cette occasion, que la prédisposition génétique selon l’hérédité fera que certaines personnes seront plus sensibles à ces mécanismes hormonaux et pas d’autres.
En résumé : la testostérone se transforme en DiHydro Testostérone (DHT) grâce à l’enzyme 5AR au niveau des follicules pilosébacés. Ceci augmente la production de sébum voire l’hyperséborrhée et perturbe le cycle pilaire. Les effets sont, paradoxalement, une pousse accrue pour les poils du corps et diminuée pour les cheveux (perte en qualité et en nombre). Pour le cheveu, la DHT favorise son passage en phase catagène et l’apoptose cellulaire notamment par synthèse excessive d’un facteur de croissance : le TGF béta 1, dans les cellules du derme papillaire.
Le cycle de production du cheveu devient alors plus court, le cheveu devient plus fin, puis quasiment inexistant. Répétons que ces phénomènes ne sont vraiment effectifs que sur des terrains favorables liés à l’hérédité et vraisemblablement modulés par les autres facteurs cités plus haut.
95% des alopécies étant d’origine androgénétique (donc sous l’influence de ces hormones), de nombreux remèdes anti-calvitie cherchent à empêcher l’action de la DHT sur le cheveu.
Phytothérapie et nutrithérapie contre la perte de cheveux
La racine d’ortie, les graines de citrouille, le palmier nain (sabal serrulata), le prunier d’Afrique (pygeum africanum), sont capables de diminuer l’activité de la 5AR et donc d’intervenir contre la perte de cheveu d’origine androgénétique. On peut les trouver sous forme orale mais aussi locale (teintures, décoctions, extraits…). Dans ce cas, il faut savoir si leurs principes actifs passent bien la barrière cutanée.
Moins connus mais actifs par blocage de la DHT avec études à l’appui, nous avons aussi : lygodium japonicum, bayberry, périlla, myrica rubra…
Le lin (huile), outre beaucoup d’oméga 3, contient des lignanes (phyto-estrogènes) inhibant aussi l’action de la 5AR. Même effet pour les huiles essentielles de tea tree et romarin.
Le zinc est un nutriment essentiel qui agit dans le même sens. Il possède aussi une action antimycosique et anti- séborrhéique.
Notons enfin que ces remèdes (comme les suivants), sont aussi utilisés contre les troubles prostatiques, liés à l’activité de cette même enzyme (5AR).
Médicaments anti-5AR
Le finastéride : des améliorations sur la chute et la repousse (modérée) ont été démontrées scientifiquement mais elles cessent à l’arrêt du traitement. Des effets secondaires existent (perte de libido, gynécomastie). Ils cèderaient aussi à l’arrêt du traitement.
Le dutastéride, plus récent, a le même type d’effet. Il serait plus efficace car agissant sur les 2 types de l’enzyme 5AR (au lieu d’un pour le finastéride) mais aurait aussi un peu plus d’effets secondaires.
Les anti-androgènes (p.ex. cyprotérone, flutamide, nitutamide) : ils diminuent, comme leur nom l’indique, les hormones mâles (et par conséquent la DHT). Leur emploi ne se conçoit que chez la femme ou dans certaines maladies graves comme le cancer de la prostate chez l’homme.
L’acide azélaïque, l’acide rétinoïque, la spironolactone, le kétoconazole (Nizoral°), la cimétidine (Tagamet°), ont aussi une action de ce type.
Les autres hormones
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