L’embellissement de la forme du sourcil ou l’ouverture du regard sont l’un des premiers souhaits esthétiques féminins. Une paupière tombante peut traduire fatigue ou tristesse, surtout chez une femme jeune.
Autrefois appelée « œil de biche », le regard ouvert et allongé, devenu tendance sur les réseaux sociaux, s’est anglicisé pour se nommer désormais « Cat Eyes » et « Fox Eyes ».
Le lifting de la queue du sourcil pour illuminer le visage et accentuer un regard en amande remplace le trait d’eye-liner. De nombreuses personnalités affichent ces nouveaux regards influençant les standards de beauté de notre société actuelle.
Les 4 traitements accessibles depuis longtemps
Les artifices cosmétiques
On retrouve dans ces artifices, dans le sens où ils ne traitent pas la cause du problème mais le dissimulent, la très classique coiffure avec queue de cheval puissamment tractée ou « Pony-Tail ». Elle offre un bel éclat mais à un certain prix : les classiques maux de tête heureusement bénins mais aussi et plus ennuyeux sur le long terme, une perte de cheveux parfois irréversible par anoxie prolongée des bulbes.
Les patchs liftants ou « Taping-Facial » idéals le temps d’une une soirée font aussi partie de ces artifices.
La toxine botulique
Plébiscitée depuis 20 ans, la toxine botulique a révolutionné notre approche de la mobilité et de la balance des muscles peauciers du visage.
Injectée avec précision dans les fibres concernées du muscle orbiculaire, elle élève la queue du sourcil de 1 à 2 millimètres. Cette valeur apparemment faible suffit tout de même à offrir un éclaircissement du regard. Efficace certes, il ne s’agit néanmoins pas d’une ouverture réelle du regard.
Les boucles de cerclage, anciennement nommées « Curl-Lift » ou « Filting »
Connus depuis des décennies, les fils lisses permanents peuvent être implantés sous la forme d’un cerclage pour soutenir le sourcil. Très efficaces à court/moyen terme, ils produisent hélas assez rapidement un effet « fil à couper le beurre » réduisant d’autant l’efficacité après 1 à 2 ans.
La chirurgie
Les chirurgies « indirectes »
On appelle chirurgie indirecte ici une intervention à distance de la zone que l’on désire traiter.
Le Lifting temporal ou « pince mannequin » est la première des deux chirurgies indirectes possibles. Il s’agit d’un véritable lifting chirurgical du cuir chevelu mais peu pratiqué en raison d’une durabilité parfois bien courte, de l’ordre de quelques mois, ne pouvant justifier une zone d’alopécie définitive de plusieurs millimètres de large sur la longueur de la cicatrice.
Il existe aussi la possibilité du lifting frontal, plus invasif, avec décollement sous-cutané large concernant la tempe et toute la moitié externe du front. Le caractère invasif de l’intervention et des suites post-opératoires immédiates freinent hélas le choix de cette technique dont les résultats sont excellents. Ce lifting frontal peut être renforcé par la pose de fils tenseurs, garants du repositionnement des tissus en bonne place le temps du ré-accolement.
La chirurgie « directe »
Il s’agit du lifting du sourcil qui permettra de réaliser la résection d’un petit « croissant » cutané sus-sourcilier. Bien que très efficace et durable, il est au final peu pratiqué en raison de sa petite cicatrice longeant le bord supérieur du sourcil.
Les fils tenseurs crantés : un traitement efficace et non chirurgical
Depuis une trentaine d’années, le développement de la Médecine dite Esthétique a permis de proposer aux patients des traitements toujours plus pertinents car ciblant la performance de la chirurgie tout en préservant un résultat naturel et une convalescence la plus courte possible.
...La suite de ce contenu est réservée aux membres de l'AFME.
Pour voir l'article en entier, connectez-vous >
Notez cet article en cliquant ci-dessous
-
Note du comité de lecture
Un commentaire
Mon cher confrère
Merci pour cet article assez complet sur le relèvement de la queue des sourcils avec des fils permanents.
Je m’autorise à en faire quelques commentaires qui devraient permettre aux lecteurs, médecins et patients, de mieux appréhender la situation esthétique et technique.
Sur le fond, c’est à dire l’indication et l’efficacité du relèvement de la queue du sourcil, il paraît nécessaire de mettre quelques bémols à votre article un peu trop positif.
L’action sur les sourcils, qui a fait l’objet de très nombreuses recherches techniques depuis que les fils crantés existent (1999), et notamment grâce aux Sulamanidze père et fils, reste un sujet difficile et assez frustrant.
La compétition entre le fil et les muscles du regard est le principal problème, propre à cette zone esthétique, et il faut s’avouer que l’action du muscle aura toujours raison de celle du fil. A notre connaissance, aucun fil ne s’en tire mieux que les autres. Notre propos est indépendant, puisque nous n’avons aucun fil à vendre et que nous nous orientons naturellement vers le meilleur fil pour nos patients.
Il nous paraît important de dire que tous les fils permanents ne se valent pas, et qu’il est prudent de se renseigner sur le fil qui sera posé.
Dans un article récent nommé “Permanence oblige“, lisible sur notre site et dans cette revue de l’AFME, nous comparons les trois fils permanents du marché français.
L’expérience montre, et nous ne sommes pas les seuls à le soutenir, que pour certains, la dépose est très difficile voire impossible dès que le délai après la pose dépasse quelques semaines. Annoncer l’inverse pourrait être préjudiciable au patient.
Un fil permanent doit pouvoir être enlevé complètement, or la fragilité du fil peut être un obstacle.
Des réserves aussi pour la technique en J que vous suggérez, connue depuis longtemps. Selon moi, le crochetage de l’extrémité du fil qui la caractérise n’est pas garant de la pérennité d’un résultat, spécialement vers le sourcil, mais expose plutôt à l’obtention de rides ou de plis inesthétiques ou de tensions étranges. (Le croisement des extrémités des fils crantés que vous suggérez pour le bas du visage exposent aussi à ces plis malvenus).
Nous savons par expérience que la perte d’efficacité des fils des premiers jours qui n’est que le problème d’un nombre insuffisant de fils et non celui de toutes les poses, n’est due qu’à un excès de traction des fils afin de compenser leur insuffisance en nombre. Il faut donc plus de fils et moins de traction, et le résultat sera excellent, sans aucune perte d’effet.
Les poser droits et non de manière anguleuse, en J, Z ou W, sera parfait.
La grande difficulté de la zone des sourcils est la symétrie du résultat, si précieuse aux patientes, et qui n’impressionne pas sur votre premier résultat. Autant elle se gère avec la toxine botulique, autant elle ne se gère pas avec ces fils. Il est donc pour moi préférable de se contenter de fils résorbables dans cette zone.
Il faudrait annoncer qu’il n’y a pas de pertinence à relever la seule queue du sourcil, invalidant les demandes de fox eyes de jeunes patientes suiveuses (je ne vous suis pas lorsque vous comparez fox eye et œil de biche ou en amande).
Ainsi vous parlez de tendance réseaux sociaux qui seraient fort justement abusives. J’adhère à votre point de vue, et ajoute que ces demandes sont de modifications, et non de retour à l’aspect d’origine comme dans le cas de l’affaissement dû à l’âge. Elles sont donc contre nature au plan tissulaire, et les fils ne sont pas capables de forcer ainsi les tissus. Seule la chirurgie pourra le faire, et pas toujours avec bonheur.
En conclusion;
Il ne faut pas mettre de fils permanents, surtout s’ils ne sont pas sûrs, dans les tempes et le scalp, puisque l’insatisfaction du résultat (insuffisance et asymétrie) s’ajoutera au désagrément d’avoir un fil inutile sur le visage. Le suivi sera aussi pénible pour le patient (très versatile s’il est jeune) que pour le praticien. Nous réservons les fils permanents compétents au relèvement des visages vieillissants dans leur ensemble.
Nous conseillons à nos confrères de se contenter pour cette zone de fils résorbables, qui ont une faible durée mais qui satisferont celles que cette mode préoccupe.
Dr Denis GUILLO