Les ridules et fines rides
Ce sont des cassures visibles que nous pouvons caractériser par une altération des fibres de collagène et d’élastine des couches les plus superficielles de la peau.
Bien que les zones présentant essentiellement ces lésions soient le front, la région péri-oculaire et péribuccale, ces disgrâces peuvent se retrouver sur l’ensemble du visage, comme les joues, la mâchoire et le menton.
Leur étiologie dépend de nombreux facteurs, comme les mimiques, la ride du sommeil, l’appauvrissement et l’altération du derme dus au photo vieillissement et au temps.
Les méthodes de traitement des ridules, actuellement à disposition du médecin, sont nombreuses (laser, toxine botulique, peelings, radiofréquence, bio-stimulation, produits de comblement, etc…).
Les techniques contre les ridules
Le choix d’un matériau de comblement réside, d’une part, dans la préférence du médecin pour l’un ou l’autre produit, et d’autre part, du désir du patient d’obtenir un résultat immédiat, peu onéreux ou en complément d’un traitement des autres parties de son visage.
Du fait de la délicatesse de l’intervention, il n’est pas superflu de dire que, pour obtenir le résultat escompté, il est nécessaire que le médecin soit, non seulement un bon technicien-injecteur, mais aussi qu’il utilise le matériel et le matériau idoines.
Ce matériau doit, outre présenter une sécurité d’emploi, pouvoir aussi se distribuer dans les tissus de manière optimale, s’intégrant parfaitement dans les couches dermiques superficielles, où il est injecté.
Ce produit doit encore présenter une parfaite injectabilité afin de permettre le plus de précision possible au geste de l’opérateur. Parmi le choix des matériaux à notre disposition, mon opinion est que, au sein des produits de comblement à base d’hyaluronane (ou acide hyaluronique), à ce jour, nonobstant les tentatives d’obtenir des particules de très petite taille ou des gels cohésifs à faible concentration, il n’est qu’une seule formulation capable d’égaler les résultats esthétiques obtenus avec le collagène.
Le bon produit injectable
Considérons l’épaisseur du derme, tissu dans lequel il nous faut intervenir pour corriger les fines rides. Celle-ci est de 1 à 1.5 mm. Les résultats esthétiques possibles avec les 1ères générations d’hyaluronane injectable ne nous ont jamais satisfaits, du fait des effets secondaires, tel que la visualisation de l’implant, ou sa palpabilité (coloration transparente ou bleutés, cordons et nodules palpables).
La majeure partie des injecteurs pense que les différentes formulations d’hyaluronane sont très semblables. En réalité, grâce aux études histologiques, aux mesures de leurs propriétés rhéologiques et de résistance, il est possible de mettre en évidence que chaque produit présente des caractéristiques et propriétés différentes.
Pour le produit que j’ai choisi, les différences de propriétés visco-élastiques dépendent de la mise au point de la technologie avancée qu’est la CPM (Cohesive Polydensified Matrix) qui s’obtient par cinq étapes distinctes.
Les trois premières étapes sont semblables à celles utilisées pour l’obtention de tous les gels monophasiques présents sur le marché. Les deux étapes finales, brevetées et exclusives, permettent d’obtenir un gel homogène et cohésif mais présentant des zones de viscosité différente.
Ces deux étapes consistent, en fait, en un étirement des chaînes réticulées pour vérifier la résistance de ces liens, suivi d’une 2ème réticulation avec le BDDE et l’ajout d’hyaluronane qui, à son tour, va se réticuler.
Par cette technique, on obtient un gel cohésif avec une réticulation compacte, solide mais non uniforme, car double dans certaines zones et simple dans d’autres.
La structure résultante est, de plus, caractérisée par une viscosité différente : zones moins denses mais réticulées (réticulation simple) et zones plus denses (réticulation double). Ceci peut se démontrer par les courbes de rhéologie.
De plus, dans toutes ces formulations, le pourcentage de simple ou double réticulation varie, permettant ainsi au gel de s’intégrer de manière homogène et aussi le plus physiologiquement possible.
Par cette technologie, le gel peut pénétrer dans les petits espaces intradermiques, permettant la correction des rides et ridules, tout en réduisant la palpabilité et la visualisation de l’implant.
Lorsque l’on envisage la correction des ridules, il me semble que la préparation la plus adaptée est le gel CPM à concentration de 20 mg/ml d’hyaluronane, avec un pourcentage élevé de zones à basse densité, pour pouvoir mieux pénétrer les tissus à un niveau très superficiel.
L’utilisation de ce type de gel m’a fait poser 5 considérations :
1. D’un point de vue technique, cet hyaluronane est particulièrement maniable, donnant à l’utilisateur une très grande précision lors de l’injection, particulièrement nécessaire là où la peau est fine.
2. La technique d’injection préconisée est celle des micropunctures très rapprochées, si la ride est unique et le nappage si les ridules sont multiples ou très rapprochées.
3. Avec la technique du nappage ou celle des micro-punctures, il faut normalement observer un léger blanchiment du site d’implantation, blanchiment qui disparaît en quelques minutes.
4. Pour obtenir et maintenir le niveau d’injection souhaité, il convient de maintenir l’angle d’attaque de la peau compris entre 10 et 12°, le plus tangentiellement au plan cutané donc.
5. Grâce à ses propriétés particulières, les petites erreurs (telle une discrète hypercorrection), sont facilement corrigées, par simple massage.
Le gel, en réalité, étant très élastique et plastique, il se place facilement dans les tissus avoisinants. Ceci est parfaitement visualisable en échographie.
D’un point de vue histologique, le gel à technologie CPM, une fois injecté, n’occupe pas simplement un espace comme le font les gels réticulés mais se distribue physiologiquement dans les petits espaces intradermiques.
Les résultats
Par des documents histologiques et échographiques, à 3 et 4 mois de l’injection, il a été observé une permanence optimale du matériel implanté, permettant ainsi une bonne rémanence du résultat : d’un point de vue esthétique, on obtient un effet lifting de la ride, sans risque de voir ou de palper l’implant.
Grâce à l’excellent contrôle de son osmolarité et son pH physiologique, l’évaluation, dans des études comparatives par des organismes indépendants, de l’œdème post-injection et le degré d’érythème s’est révélée minime, ces effets étant liés à l’acte d’injection.
D’autre part, cet hyaluronane a démontré cliniquement qu’il présentait une biocompatibilité chimique optimale et une biocompatibilité physique, elle aussi, optimale, déterminée par la pleine correction spatiale du gel.
Autre considération pratique : comme on peut le constater, les rides péribuccales (le code-barre) s’associent à la perte de la définition du contour labial. Dans ce cas, nous suggérons de redéfinir le profil labial par la technique « Paris Lips » (infiltration du canal labial virtuel), ceci permettant d’interrompre et d’«endiguer» ultérieurement les rides qui déborderont le vermillon.
Pour les plus experts, il est encore possible d’intervenir au niveau des creux sous-orbitaires (les cernes). Il ne persistera pas de dépôts du produit, blancs, transparents ou pigmentés, et le patient présentera un aspect plus frais, plus reposé.
En conclusion, d’après mon expérience, ces formulations d’hyaluronane pour les ridules et fines rides permettent d’atteindre une correction et un résultat que l’on obtenait qu’avec le collagène, mais ici avec comme avantage, une meilleure tenue dans le temps.
D’autre part, il est possible de satisfaire le ou la patient(e) dès la 1ère consultation et d’intervenir sur les ridules persistantes après traitement par la toxine botulique par exemple.
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Note du comité de lecture