Cela fait une bonne dizaine d’années que les médecins esthétiques ont introduit l’utilisation de fils de suspension comme essai d’alternative au lifting chirurgical, suscitant des résultats cliniques probants, mais également des déconvenues et donc de nombreuses controverses portant soit sur le matériel utilisé (fils non résorbables, fils trop « crantés », « russes » ou fils d’or encore plus anciens), soit sur la technique de pose parfois jugée trop « chirurgicale » quant à l’abord, soit enfin sur les résultats jugés défavorables du fait de complications (infection, rejet, visibilité dermique) ou de corrections suspensives excessives ou de résultats trop éphémères.
Depuis quelques années on assiste à l’émergence d’un nouveau courant de pensée avec l’introduction de fils complètement résorbables, munis ou non de cônes d’ancrage, permettant de lever les freins précédemment identifiés :
- Ces fils ont des effets de suspension, de bio-stimulation et d’induction tissulaire avec une totale innocuité et de résorption, parfaitement documentés.
- Leur pose médicalisée est simplifiée et beaucoup plus sécuritaire pour peu que le praticien ait suivi une formation adéquate.
- Les résultats sont quasi – immédiats avec des suites pratiquement comparables à celles post injection d’acide hyaluronique.
Le présent article a pour objectif de faire le point sur ces nouveaux mini-fils de suspension médicaux résorbables en polydioxanone (PDO)* désormais disponibles, en complément du point déjà fait par le Dr Beilin sur les fils à cône bidirectionnels à base d’acide poly-lactique (Revue AFME Avril 2013).
LES MINI-FILS MÉDICAUX RÉSORBABLES EN POLYDIOXANONE (PDO) :
Qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des fils médicaux de suture stériles obtenus par la polymérisation de p-dioxanone (C2H6O3)n classiquement utilisés en chirurgie depuis les années 1980. Ces fils synthétiques en mono-filaments biocompatibles de diamètre de 0.12 mm et de longueur variable de 30/40/50/60/90mm sont montés sur des aiguilles guide de 25/27/29/31G de longueur comparable et se résorbent en moyenne en 2 à 6 mois par hydrolyse en eau et dioxyde de carbone, d’où leur parfaite tolérance par l’organisme (absence de rejet, d’allergie ou d’effets secondaires). Ils remplissent ainsi toutes les exigences réglementaires requises : approuvés dans la Pharmacopée Européenne et certifiés (marquage CE 1293 et ISO 1385- dispositif médical Classe III).
Quel est le principe de traitement ?
Le principe est d’insérer les fils dans le derme d’un visage relâché, selon certains axes de tension et en maillage, pour stimuler la synthèse locale de matrice fibroblastique et collagénique le long de ces fils, et s’y substituer au bout de 4 à 6 mois lorsque les fils sont résorbés, produisant un effet densifiant et tenseur de la peau, naturel et durable, pour encore 12 à 18 mois.
Cette action de remaillage du tissu dermique est :
- d’abord mécanique par la présence physique des fils de PDO en soutien durant 2 à 6 mois tant qu’ils ne se sont pas résorbés,
- puis bio-synthétique et bio-stimulante sur 12 à 18 mois grâce à l’apparition de la matrice fibroblastique en lieu et place des fils résorbés produisant, entre autres facteurs de croissance, de véritables travées de remodelage collagénique (Photo I).
Elle permet, sur un visage vieilli prenant la forme d’un V renversé en Λ du fait du relâchement cutané associé à la ptose et la fonte des loges graisseuse, de restaurer les marqueurs de jeunesse d’un visage, naturellement au départ en forme d’un V.
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Note du comité de lecture