Ces dernières années, l’échographie a pris peu à peu sa place en dermatologie et en médecine esthétique. Les sondes dites « canne de golf » assurent un contact cutané sans artéfact et une manipulation aisée par un seul opérateur. La gamme de fréquences ultrasonores est compatible avec une exploration à la fois précise et profonde des tissus mous de la face. L’utilisation du Doppler couleur, montrant la vascularisation artérielle, parait indispensable. L’échographie est déjà utilisée en médecine esthétique, notamment dans l’appréciation des injections d’acide hyaluronique. De notre côté, nous avons pu démontrer son intérêt dans l’approche volumatrice de la fosse temporale.
Elle permet en effet une visualisation exhaustive de nombreuses structures cibles de la face, y compris des muscles depressor anguli oris. Ces muscles, insérés sur le modiolus et fixés à la corticale mandibulaire, abaissent spécifiquement les commissures labiales. Ils sont impliqués dans la dynamique du sourire en tant qu’antagonistes des muscles zygomatiques, mais aussi dans le vieillissement de la zone péri-orale, à l’origine des plis d’amertume. Ils ont des rapports anatomiques étroits avec les autres muscles de la zone, en particulier avec le depressor labii inferioris ou « carré inférieur du menton », le muscle orbicularis oris ainsi que le muscle mentonnier ou mentalis. Ils se situent en regard des foramens mentonnier d’où sortent les troisièmes branches des trijumeaux.
Le depressor anguli oris est néanmoins facilement individualisé en échographie grâce à un balayage longitudinal de la zone mentonnière, en dessous et en dehors de la commissure labiale. On peut ainsi passer d’une coupe médiane de la mandibule à une coupe passant par le depressor anguli oris qui recouvre progressivement le muscle mentonnier. Il a un aspect hypo-échogène qui le démarque des structures adjacentes, plus hyper-échogènes, et sa contraction active augmente son épaisseur, donc sa visibilité.
Depuis la fin du XVIIIe siècle, la toxine botulique est connue pour être responsable du botulisme, une paralysie généralisée souvent mortelle, développée au décours de l’ingestion de cette neurotoxine. Plus récemment, la possibilité d’injection par voie locale a permis une utilisation de la toxine botulique à des fins thérapeutiques.
S’il est décrit 7 sérotypes de cette neurotoxine, seuls les sérotypes A et B sont actuellement utilisés en clinique. De par ses interactions avec les mécanismes d’exocytose, la toxine botulique bloque la libération d’acétylcholine au niveau de la jonction musculaire. Son utilisation se fait par des injections locales.
En dépit d’un blocage irréversible de la transmission neuro-musculaire, la répétition du traitement s’avère nécessaire après un délai de quelques mois (2 à 3 mois en moyenne). L’utilisation de ce produit doit théoriquement être réservée à des médecins expérimentés, dans le cadre d’indications validées, afin de limiter l’utilisation abusive de cet agent pharmacologique ainsi que certains de ses effets indésirables telle qu’une paralysie plus sévère liée à une diffusion loco-régionale.
En raison d’une relative innocuité de ce médicament lors de son administration par voie locale, les indications thérapeutiques de la toxine botulique sont multiples et concerne des domaines aussi variés que l’ophtalmologie, la neurologie, la pathologie ORL, la rééducation fonctionnelle, l’urologie ou encore l’esthétique.
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